« Le transport maritime est prêt pour la transition. Nous allons faire partie de la solution, faire en sorte que nous ne soyons plus à la traîne », a affirmé dans une interview à l’AFP Guy Platten, secrétaire général de l’ICS, qui dit représenter 80% de la flotte marchande mondiale.
Un panel de représentants de l’industrie maritime et de gouvernements doit se réunir lors d’un sommet coordonné par l’ICS le 10 décembre prochain à Dubaï, dans le cadre de la COP28.
En juillet, un accord international pour décarboner ce secteur plus polluant que le transport aérien –selon l’Institut supérieur d’économie maritime (Isemar)–, avait été promulgué par l’Organisation maritime internationale (OMI), qui dépend de l’ONU.
L’accord mettait en avant l’ambition du secteur d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et vise une réduction des émissions de CO2 « d’une moyenne d’au moins 40% d’ici 2030 comparé à 2008 ». Le compromis prévoit aussi des objectifs « indicatifs » (donc non contraignants) de réduction des émissions polluantes d’au moins 70% d’ici 2040.
Les ONG écologistes s’étaient montrées très critiques, fustigeant le manque d’ambition du secteur. Elles espéraient un objectif contraignant de -50% d’émissions carbone d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2040.
« C’est bien de pouvoir parler d’ambitions, (…) mais il faut ensuite les transformer en actions tangibles. Et je pense que c’est ce que nous avons fait », insiste Guy Platten.
Selon l’ICS, l’innovation devrait faire partie intégrante de la transition pour le secteur. L’organisation estime notamment qu’il y a un besoin « critique » de carburants verts produits à grande échelle.
« Nous testons actuellement des moteurs à l’ammoniac », moins polluant, a-t-il expliqué, affirmant que des moteurs utilisant cette technologie pourraient être mis en service dès l’année prochaine.
En septembre dernier, le géant danois du transport maritime Maersk a quant à lui présenté le premier navire au monde fonctionnant au bio-méthanol, dans le cadre de sa stratégie pour abandonner progressivement le recours au gazole.
« Je pense que le nucléaire fera partie de l’équation », a également avancé M. Platten.
En 15 ans, « le nombre de navires a augmenté de 40%, mais en réalité, les émissions de CO2 ont diminué de 14% », a-t-il également souligné, insistant sur le fait que les navires flambant neufs qui arrivent sur le marché sont beaucoup plus économes en énergie.