Les pêcheurs français, à la tête de la troisième flotte de l’Union européenne, durement touchée par les conséquences du Brexit, bénéficient actuellement d’une aide de 20 centimes par litre de carburant.
Cette aide, en place jusqu’au 4 décembre, ne pouvait être étendue au-delà de l’année 2023 tant que la Commission européenne n’avait pas elle-même prolongé le dispositif permettant aux États membres d’aider les entreprises confrontées à la flambée des prix de l’énergie dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Ce cadre européen est prolongé jusqu’au 30 juin 2024 et le plafond des aides pour le secteur de la pêche est rehaussé à 335.000 euros par entreprise et par an.
Pour le comité national des pêches, c’est « un début de réponse dans le bon sens ». Les professionnels attendent maintenant du gouvernement « les détails et modalités de la prolongation de cette aide ».
Son président, Olivier Le Nezet, salue le « résultat acquis » par le secrétaire d’Etat à la Mer Hervé Berville, qui a plaidé à Bruxelles la cause des pêcheurs, mais regrette que la situation particulière des entreprises concernées « soit toujours profondément ignorée » par la Commission.
Le montant de ces aides est en effet plafonné par entreprise, quel que soit le nombre de navires en activité, ce qui pénalise les gros armateurs travaillant en haute mer, notamment en Bretagne.
De son côté, le président du département du Finistère, Maël de Calan, demande « que l’aide gouvernementale soit maintenue à 20 centimes » par litre. Il souhaite qu’elle puisse être cumulée avec une aide de 13 centimes sur l’utilisation de gazole moins polluant annoncée en septembre dernier dans le cadre d’un plan de verdissement de la flotte, mais sans calendrier précis.
M. de Calan plaide également pour que « soit réglée en urgence » la situation des armements dits structurés, c’est-à-dire comptant plusieurs navires, « qui apportent l’essentiel des volumes aux criées, et qui sont de facto privés de toute aide depuis près d’un an ».
Du fait du plafond global annuel fixé par entreprise, plus rapidement atteint lorsqu’il y a plusieurs navires, certaines comme l’Armement bigouden au Guilvinec (Finistère), qui a envoyé deux de ses neuf navires à la casse après le Brexit, avait déjà indiqué en septembre à l’AFP ne plus pouvoir toucher aucune aide depuis des mois.