« Comment (faire) pour que ce retour des compétitions entre les grandes puissances ailleurs, y compris dans le Pacifique Nord, n’ait pas d’impact en ricochet sur le Pacifique Sud, ce qui nous conduirait par définition à un agenda qui serait beaucoup plus difficile? », s’est interrogé M. Lecornu dans son discours d’ouverture.
Le ministre français des Armées a appelé les participants au sommet, organisé pour la première fois par la France, à aborder ces enjeux en terme de « sécurité collective », notamment concernant le réchauffement climatique, cause de « catastrophes naturelles de plus en plus violentes » et qui « pose des questions cruciales de solidarité entre États ».
Créé il y a dix ans sur une initiative australienne, la Réunion des ministres de la Défense du Pacifique Sud (SPDMM) réunit sept pays de la région (Australie, Chili, Fidji, France, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Tonga) et trois membres observateurs (Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni).
Parmi les sujets discutés jusqu’à mercredi, lors de tables rondes et de rencontres ministérielles bilatérales, figurent la pêche illégale, le respect des frontières maritimes et des Zones économiques exclusives (ZEE) ainsi que la liberté de circulation maritime.
Contrairement au Pacifique Nord et notamment à la mer de Chine, où les tensions sont courantes, les lois internationales ne sont pas remises en cause dans le Pacifique Sud mais des tensions ponctuelles sont apparues ces dernières années, notamment en raison de la circulation de navires militaires dans la zone.
En 2022, les îles Salomon avaient ainsi refusé l’accostage d’un patrouilleur américain et signé un vaste accord de sécurité avec la Chine, qui a alarmé les puissances occidentales.
Ce sommet doit aussi être l’occasion pour Sébastien Lecornu de préciser les contours d’une Académie du Pacifique, pôle de formation militaire régional dont la création avait été annoncée par Emmanuel Macron lors d’une visite en Nouvelle-Calédonie en juillet.