Ancien sous-officier du corps des Marines, cet homme de 53 ans purge une peine de 16 ans de prison dans une affaire que l’intéressé et Washington jugent montée de toutes pièces.
Début décembre, le département d’Etat américain a assuré avoir fait une proposition « conséquente » à Moscou pour sa libération, qui a été rejetée.
« Je sais que les États-Unis font toutes sortes de propositions mais ce n’est pas ce que veulent les Russes. Ils font donc des allers-retours, comme s’ils jetaient des spaghettis contre le mur pour voir ce qui colle », a déclaré M. Whelan à la BBC. « Le problème, c’est que c’est ma vie qui s’écoule pendant qu’ils font ça. Cela fait cinq ans ! ».
Etats-Unis et Russie s’accusent mutuellement de détenir leurs ressortissants à des fins politiques. Plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu ces dernières années mais Paul Whelan n’a jamais été concerné.
L’ex-Marine estime qu’il aurait « pu être rentré » chez lui « depuis des années » et que son dossier « redescend à chaque fois en bas de la pile ». « Ils m’ont tout simplement abandonné », a-t-il dit à la BBC.
Le détenu, qui a également les nationalités britannique, irlandaise et canadienne, passe ses journées à coudre des vêtements et des chapeaux dans une usine de la prison. Il a raconté qu’il faisait -15 degrés à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire, où il dit avoir récemment été agressé par un codétenu.
Paul Whelan était agent des services de sécurité d’un groupe américain vendant des pièces détachées pour l’automobile quand il a été arrêté à Moscou en décembre 2018.
Au cours de sa grande conférence de presse annuelle mi-décembre, le président russe Vladimir Poutine a dit « espérer » conclure un accord avec les Etats-Unis sur les Américains prisonniers en Russie, Paul Whelan ainsi que le journaliste Evan Gershkovich.
« Ces accords doivent être mutuellement acceptables et convenir aux deux parties », a-t-il martelé, évoquant des contacts à ce sujet avec les Etats-Unis.