Reprise imminente des travaux d’élargissement du canal de Panama

Suspendus depuis deux semaines en raison d’un conflit sur un surcoût de 1,6 milliard de dollars opposant le consortium international GUPC (Groupe Unis pour le canal) et le donneur d’ordre, les travaux devaient reprendre « jeudi pendant que nous élaborons un accord », a affirmé mercredi à l’AFP l’Administrateur du canal de Panama (ACP), Jorge Quijano.

A l’ouverture de la Bourse de Madrid jeudi, le titre de l’entreprise espagnople du BTP Sacyr, leader du consortium GUPC et fer de lance dans le conflit avec l’administrateur, prenait 2,46%.

« Cependant, des divergences importantes persistent encore, qui devront être aplanies dans les 72 heures », a averti M. Quijano.

Parmi celles-ci, la date de livraison des nouvelles écluses dont GUPC est chargé de l’installation, le programme d’exécution des travaux ou encore le calendrier d’apurement des retards de paiement, entre autres.

L’ACP a affirmé dans un communiqué qu’afin d’avancer dans la négociation, 36,8 millions de dollars correspondant aux travaux facturés en décembre dernier seraient remis au GUPC dès que les travaux recommenceront.

Cette mesure aura pour objectif le paiement des ouvriers et servira à faire face à toutes obligations vis à vis des fournisseurs, ajoute notamment le communiqué.

Le GUPC, composé également de l’Italien Salini Impreglio, du Belge Jan de Nul et de la Panaméenne Constructora Urbana (CUSA), exige le versement de 1,6 milliard de dollars supplémentaires en raison de problèmes géologiques.

Le confit donne lieu depuis fin décembre à de muliples négociations impliquant jusqu’au gouvernement espagnol.

Cette crise a de nouveau retardé la date de livraison prévue du chantier. Initialement espérée pour cette année, coïncidant avec le centenaire du canal, l’inauguration de la voie élargie avait déjà été repoussée à mi-2015 en raison de précédents contretemps, mais n’est pas attendue désormais avant décembre de l’année prochaine.

Officiellement, le projet dans son ensemble est avancé à 72% et les nouvelles écluses, confiées à GUPC, à 70%.

Les travaux pharaoniques d’élargissement, estimés à plus de cinq milliards de dollars, passent notamment par l’élargissement des voies d’accès et la construction de nouvelles écluses sur trois niveaux, afin de permettre le passage de navires dits Post-Panamax, transportant jusqu’à 12.000 conteneurs, soit plus du double de la charge actuellement autorisée à emprunter cette voie navigable.

« La reprise des travaux est positive. Cela va contribuer à la stabilité économique de Panama et à améliorer l’image de l’Espagne face aux Panaméens. Malgré les revers, les coûts et les retards provoqués par ce malentendu, la meilleure option est que GUPC reste », a estimé pour l’AFP l’économiste Fernando Estribi.

Le canal, par où transite environ 5% du commerce maritime mondial, rapporte un milliard de dollars par an à l’Etat, 10% du total de ses recettes fiscales.

Après la mise en service, les autorités tablent sur des revenus en hausse de 200 millions de dollars la première année, 400 la deuxième et deux milliards la troisième.

Les retards affectent également des pays comme les Etats-Unis, qui ont massivement investi dans leurs ports afin de pouvoir accueillir les nouveaux navires géants.

Long de 80 kilomètres, inauguré en 1914 et rétrocédé en 1999 au Panama par les Etats-Unis, le canal a comme prinicipaux clients l’Amérique du Nord, la Chine, le Japon, le Chili et la Corée du Sud.

jjr/mis/du/avl/hdz/az

SACYR

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