Le directeur général de Getlink, Yann Leriche, a dénoncé sur France Inter « le dumping social » qui touche les entreprises en charge des liaisons transmanches, « lié au fait que certains de nos concurrents ferries ne respectent pas les minimas sociaux, ni français ni britanniques, et payent leurs marins 60 % en dessous des minima ».
Certaines compagnies de ferries naviguent en effet sous pavillon de pays autres que la France ou le Royaume-Uni, et sont donc soumises à des lois sociales moins exigeantes. « Évidemment ça crée une concurrence déloyale qui a un impact sur nos volumes », déplore M. Leriche.
Getlink a annoncé jeudi un chiffre d’affaires de 1,829 milliard d’euros en 2023, 14% de plus qu’en 2022. Mais le nombre de camions transportés par les navettes Eurotunnel a baissé de 17% en 2023, notamment à cause de la concurrence des ferries.
Le Parlement français a pourtant adopté cet été à l’unanimité une proposition de loi pour lutter contre le dumping social de certaines compagnies de ferries entre la Grande-Bretagne et la France, en garantissant un salaire minimum et le respect des conditions de travail.
« Aujourd’hui, on attend le décret et le décret devrait sortir dans les prochaines semaines. Ça fait pratiquement deux ans qu’on subit ce dumping social. Donc aujourd’hui, effectivement, il est temps que le décret sorte », a commenté Yann Leriche.
Dans le viseur du Parlement, la compagnie P&O Ferries et ses navires battant pavillon chypriote. Cette entreprise avait fait scandale en Grande-Bretagne en licenciant sans préavis près de 800 marins, avant d’embaucher des travailleurs extracommunautaires à bas coût.
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