« Nous allons prendre une décision radicale, qui est l’inscription de la fin du droit du sol à Mayotte dans une révision constitutionnelle que choisira le président de la République », a déclaré le ministre de l’Intérieur à son arrivée sur l’île, paralysée depuis trois semaines par des barrages routiers installés par des « collectifs citoyens » pour protester contre l’insécurité et l’immigration incontrôlée.
« Il ne sera plus possible de devenir français si on n’est pas soi-même enfant de parent français », a-t-il ajouté, assurant que cela « coupera littéralement l’attractivité » que peut avoir l’archipel mahorais, confronté à une forte immigration venue notamment des Comores voisines.
« C’est une mesure extrêmement forte, nette, radicale, qui évidemment sera circonscrite à l’archipel de Mayotte », a-t-il ajouté.
Il a a précisé que la suppression du droit du sol à Mayotte permettra de « mettre fin au visa territorialisé », un dispositif qui empêche les détenteurs d’un titre de séjour à Mayotte de venir dans l’Hexagone et dont la suppression est une des revendications des collectifs citoyens.
« Puisque nous aurons beaucoup moins de titres de séjours et que nous n’aurons plus la possibilité d’être français lorsque l’on vient à Mayotte, les visas territorialisés n’ont plus lieu d’être », a assuré le ministre.
Selon lui, la suppression des titres de séjour territorialisés doit être actée dans un projet de loi Mayotte qui sera étudié à l’Assemblée nationale « dans les semaines qui viennent ».
Depuis le 22 janvier, le collectif des « Forces vives de Mayotte » maintient des barrages routiers aux quatre coins de l’île, paralysant la circulation et perturbant la vie économique du département le plus pauvre de France pour protester contre l’insécurité et la crise migratoire.