Les criées bretonnes plombées par le plan de casse post-Brexit

Brest, 12 fév 2024 (AFP) – Les criées bretonnes ont vu leur chiffre d’affaires reculer nettement en 2023, plombé par le plan de sortie de flotte décidé après le Brexit, qui a réduit les volumes de poissons débarqués par les pêcheurs bretons.

La criée de Lorient, premier port de pêche breton, a ainsi vu ses ventes chuter de 16,15% à 13.410 tonnes de produits de la mer l’an dernier (-13,7% à 54,9 millions d’euros en valeur), selon des chiffres publiés lundi.

La chute est particulièrement marquée pour la pêche au large (-33,04%) qui subit de plein fouet la mise à la casse de quatre chalutiers hauturiers de la Scapêche, filiale d’Intermarché et premier armateur français.

Avec les débarquements hors criée (de navires espagnols notamment), le port de Lorient reste cependant le premier port breton et le deuxième français, derrière Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), avec 17.148 tonnes de produits de la mer (-5,3%) d’une valeur de 65,5 millions d’euros (-6,8%).

Dans les ports de Cornouaille (Finistère Sud), l’année a également été marquée par le plan de casse post-Brexit, avec des volumes totaux en recul de 12,57%, à 42.154 tonnes.

Là encore, la pêche hauturière a particulièrement souffert, affichant un recul de 26,7% en volume, alors que le plan de sortie de flotte est intervenu seulement au printemps.

« Sur une année complète, c’est un impact de 4.271 tonnes de poissons », a indiqué à l’AFP Christophe Hamel, directeur des criées de Cornouaille.

Parmi les ports les plus touchés, celui du Guilvinec (Finistère) a perdu 20,4% de ses volumes totaux de poissons débarqués à 11.140 tonnes en 2023, quand Douarnenez perd 29,09% à 11.333 tonnes.

Fait aggravant, la baisse des débarquements n’a pas fait remonter les cours du poisson, au contraire. Faute d’offre suffisante, « les acheteurs se détournent et vont sur d’autres criées. C’est terrible ce qu’il se passe », souligne M. Hamel, alors que 70% des achats en criée se font sur internet.

Parmi les ports à tirer leur épingle du jeu, figurent ceux des Côtes d’Armor, relativement peu impactés par le plan de casse (deux navires hauturiers).

Malgré une baisse de 5,6%, la criée d’Erquy devient ainsi la première criée bretonne en volume (13.411 tonnes) même si elle reste derrière Lorient en valeur (38,5 millions d’euros, -8,7%).

En France, 90 bateaux avaient été sélectionnés pour partir à la casse contre indemnisation dans le cadre du Plan d’accompagnement individuel Brexit (PAI), dont la moitié en Bretagne.

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