« On a besoin d’échanger entre nous » sur le courrier du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a expliqué à l’AFP cette représentante des « Forces vives », Safina Soula.
« Analyser le courrier prendra quelques jours. On a fait des barrages pendant trois semaines, on peut quand même attendre quelques jours », a-t-elle ajouté.
Dans son courrier cosigné par la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer Marie Guévenoux, Gérald Darmanin apporte des précisions sur ce qu’il a annoncé dimanche dernier lors de son déplacement express à Mayotte.
Un projet de loi « d’urgence pour Mayotte » sera présenté en Conseil des ministres « le 22 mai », annonce-t-il. Le texte devrait inclure la fin du titre de séjour territorialisé, l’une des principales revendications des « Forces vives ».
Ce dispositif, spécifique à Mayotte, empêche actuellement les étrangers (essentiellement Comoriens et Malgaches) ayant un titre de séjour local de se déplacer ailleurs en France.
Gérald Darmanin réitère également l’engagement du gouvernement « à mettre un terme à Mayotte à l’acquisition de la nationalité française en application du +droit du sol+ », dans le but de tenter de diminuer l’attractivité de l’île pour les migrants illégaux.
Une nouvelle opération destinée à lutter contre l’immigration illégale, le logement insalubre et la délinquance est dénommée « opération civilo-militaire » dans le courrier.
Le ministre explique que le « rideau de fer maritime » qu’il avait annoncé consistera en un déploiement de moyens renforcés de la marine nationale.
Il appelle « l’ensemble des forces vives de Mayotte à lever les barrages qui asphyxient totalement aujourd’hui le fonctionnement de l’île et entravent l’action des forces de l’ordre dans la lutte contre l’immigration irrégulière et l’insécurité ».
Département le plus pauvre de France mais plus riche que les pays voisins, Mayotte est peuplée officiellement de 310.000 habitants -probablement beaucoup plus selon la Chambre régionale des comptes- dont 48% d’immigrés comoriens ou d’autres pays d’Afrique.