« Ce qui me paraît inévitable, c’est de trouver une solution viable, pérenne et équilibrée. Une solution viable, pérenne et équilibrée c’est d’abord une solution qui écarte de l’entreprise ou des activités les amendes (de 440 millions d’euros, ndlr) de Bruxelles », a déclaré le patron de Veolia lors d’une conférence téléphonique de présentation des résultats annuels du groupe.
« Une fois qu’on a fait ça, il faut trouver une solution économique qui soit équilibrée. Tout ceci, me semble-t-il, ne peut se faire que dans le cadre d’une protection du tribunal de commerce pour pouvoir travailler sereinement », a déclaré M. Frérot.
La procédure exacte –procédure de sauvegarde, redressement judiciaire, etc. — reste à déterminer mais l’objectif est de mettre les actifs sains de la SNCM dans une nouvelle structure « viable », a-t-il ajouté par la suite lors d’une conférence de presse.
« Mais cela ne passe pas nécessairement par une cessation de paiement » et donc un dépôt de bilan, a-t-il précisé.
« Si quelqu’un a une (autre) idée, il est le bienvenu », a-t-il dit.
Le choix de procéder ou non à une procédure judiciaire n’appartient toutefois pas à Antoine Frérot, mais à Marc Dufour, le président du directoire de la SNCM, qui s’est jusqu’à présent opposé à cet hypothèse.
Dans le cadre d’un accord de désengagement de sa division de transports collectifs Transdev (détenue à 50-50 avec la Caisse des Dépôts), Veolia devait initialement reprendre en direct les 66% du capital de la SNCM détenus par Transdev.
Mais le groupe français, qui se recentre sur ses métiers de l’eau, des déchets et de l’énergie, y a finalement renoncé, invoquant la double condamnation européenne obligeant la SNCM, qui opère des liaisons maritimes entre la Corse et le continent, à rembourser 440 millions d’euros d’aides publiques jugées illicites.
« La Caisse des Dépôts a toujours vocation à prendre le contrôle de Transdev. Cela, il le fera quand Transdev sera débarrassé, je dirais, du +boulet+ SNCM », a affirmé M. Frérot jeudi. « Je ne peux pas vous donner une date, mais une fois le problème de la SNCM extrait de Transdev, la Caisse des Dépôts prendra le contrôle de Transdev », a-t-il poursuivi.
Veolia, via Transdev, refuse désormais d’injecter de l’argent dans la SNCM, dont le plan de redressement noué avec l’Etat prévoit notamment la commande de nouveaux navires. Ce plan défendu par la direction de la SNCM « n’est pas crédible », a répété jeudi le nouveau directeur financier de Veolia Philippe Capron.
« Nous ne remettrons pas d’argent aujourd’hui dans une entreprise que nous ne jugeons pas viable et pas pérenne », a déclaré M. Frérot.
L’ouverture de négociations exclusives avec les chantiers navals STX vient d’être rejetée mardi par le conseil de surveillance de la SNCM, Transdev ayant voté contre et l’Etat s’étant abstenu.
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