Ce plan, au terme duquel la société serait rebaptisée « Nueva Pescanova », prévoit une injection de fonds allant jusqu’à 150 millions d’euros et une forte décote, pour les créanciers, sur la dette qu’ils détiennent, explique le groupe dans un communiqué transmis à l’autorité boursière espagnole, la CNMV.
« La décote effective moyenne sur la dette dans le bilan oscillera entre environ 60% et 90%, selon les cas », précise Pescanova.
Après avoir présenté pendant des années un chiffre d’affaires en croissance (1,7 milliard d’euros en 2011), Pescanova, un des leaders mondiaux du secteur avec 160 filiales, plus de 100 bateaux et 10.000 employés, avait déposé le bilan le 25 avril 2013.
Son administrateur judiciaire, Deloitte, l’avait alors accusé d’avoir mis en place « des pratiques comptables » qui lui permettaient d’afficher une dette « inférieure à la réalité » et donc de gonfler ses résultats », tout en menant une politique d’endettement démesurée à travers ses filiales internationales, « comparable aux systèmes de financement pyramidaux ».
Il avait évalué sa dette réelle à 3,64 milliards d’euros (au moment du dépôt de bilan), soit plus du double de celle affichée par le groupe à fin 2012, de 1,5 milliard d’euros. Parmi ses créanciers figurent les banques espagnoles Sabadell, Popular et CaixaBank, suivies d’une filiale en Espagne de la banque française BNP Paribas.
Si son plan de restructuration est approuvé par le tribunal de commerce, Pescanova sortirait du dépôt de bilan, mais garderait une dette nette de 812,5 millions d’euros, indique le groupe mardi.
Le brasseur espagnol Damm et le fonds d’investissement luxembourgeois Luxempart seraient identifiés comme « partenaires industriels » de référence, en contrôlant 30,4% du capital, tandis que les créanciers bancaires en auraient 34,6%, la société étant alors dotée d’un capital social de 72,2 millions.
L’ancien président de Pescanova, Manuel Fernandez de Sousa, est poursuivi, comme plusieurs autres responsables du groupe, pour falsification de comptes et délit d’initié. Il nie toute malversation et admet seulement des « décisions erronées ».
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