Ils ont été « transférés au mouillage, vers un bateau des garde-côtes italiens, au large du port sicilien de Catane », précise l’ONG basée à Marseille, dans un communiqué commun avec la Fédération internationale de la Croix Rouge, en lançant au passage « un appel urgent » pour que les 336 autres migrants encore à bord puissent être débarqués dans un port plus proche que celui d’Ancône, dans l’Adriatique, qui leur a été affecté par les autorités italiennes.
Celui-ci se trouvant à quelque 1.500 kms des lieux de sauvetage, le temps nécessaire pour l’atteindre ne ferait que prolonger le calvaire des rescapés, qui ont également « besoin de soins urgents », selon Jennifer Vibert, responsable des opérations de la FICR.
Ces personnes « doivent être mises à l’abri le plus rapidement possible », a-t-elle insisté, en soulignant que « beaucoup sont dans un état physique et mental extrêmement fragile », que « la majorité souffrent de déshydratation sévère », certaines ayant dû boire de l’eau de mer, et que « d’autres ont été brûlées par le mélange de carburant et d’eau de mer dans le fond de leur embarcation ».
Lors de quatre sauvetages successifs, l’Ocean Viking avait secouru 361 migrants naufragés en mer, de mercredi à vendredi: les 25 premiers avaient été secourus alors qu’ils dérivaient dans une embarcation partie de Zawiya en Libye. Selon des témoignages de ces rescapés, au moins 60 personnes à bord de cette embarcation auraient péri en mer avant de pouvoir être sauvées.
Deux de ces 25 migrants, dans un état grave, avaient aussitôt été hélitreuillés depuis l’Ocean Viking et hospitalisés, mais l’un d’entre eux, trop affaibli, n’a pas survécu, a ensuite annoncé SOS Méditerranée.
L’Italie, en première ligne face aux traversées de migrants cherchant à rejoindre l’Europe, désigne très souvent des ports de débarquement très éloignés des lieux de sauvetage, allongeant les délais de navigation, dénoncent les ONG.
En 2023, 3.105 migrants sont décédés ou ont été portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, selon les derniers chiffres de l’OIM. Depuis janvier selon la même source, 360 migrants sont décédés ou portés disparus en Méditerranée centrale, route migratoire la plus dangereuse du monde.