Cette annonce intervient alors que le président Emmanuel Macron doit se rendre mardi au Centre spatial guyanais (CSG) à Kourou, qui célèbre ses 60 ans.
Les projets ont été retenus dans le cadre d’un appel à projets du plan d’investissements France 2030.
Les start-up Latitude et HyprSpace ont remporté l’appel d’offres pour des microlanceurs capables de mettre en orbite une charge utile de 100 à 200 kg à 400 kilomètres d’altitude à horizon 2026-2027, selon l’Elysée.
Une autre start-up, Sirius Space, et la filiale d’Arianegroup Maiaspace ont elles été sélectionnées dans un autre appel d’offres visant à mettre en orbite une masse plus imposante à plus de 600 kilomètres d’altitude.
La fusée Sirius doit emporter 700 kg de charge utile, tandis que le lanceur Maia aura une charge utile de 1,5 tonne en orbite basse, 500 kg si elle revient se poser pour être réutilisée.
Au lieu de financer les développements par des subventions, le choix a été fait de procéder à un achat de services: « c’est un peu différent puisque vous pouvez acheter une prestation qui est le premier vol, il y a un peu d’argent au début et surtout quand vous réussissez votre vol », a-t-on expliqué à l’Elysée.
Le modèle s’inspire des Etats-Unis qui ont facilité l’émergence de SpaceX. La société d’Elon Musk a réalisé à elle seule 107 lancements l’an passé, contre trois (deux Ariane 5 et une fusée Vega) pour les Européens.
« SpaceX a écrasé le marché et est extrêmement compétitif, il est aussi très soutenu par des subventions américaines », la Nasa et le Pentagone lui achetant de nombreux lancements, commente-on à l’Elysée.
Le soutien de l’Etat aux petits lanceurs français vise également à se préparer à la compétition que doit lancer en 2025 l’Agence spatiale européenne (ESA) en vue de promouvoir la future génération de micro et minilanceurs.
Les Français auront vraisemblablement à affronter les fusées développées par les allemands Isar Aerospace, Hyimpulse et RFA, ou encore par l’espagnol PLD Space. Tous ces projets ont déjà été retenus par le Cnes, l’agence spatiale française, pour pouvoir être lancés depuis le port spatial de Kourou.
Quelque « 50 millions d’euros ont été investis sur le site pour construire et adapter des pas de tir à ce monde des minilanceurs », selon l’Elysée.