Ce rassemblement avait été maintenu malgré la réintégration du directeur de la publication, Aurélien Viers, mis à pied vendredi pour cette Une, mesure qui avait entraîné une grève des journalistes.
« Nous attendons des garanties de la part de la direction de la Provence sur l’indépendance de la rédaction », a réclamé Sylvain Pignol, élu SNJ au CSE de ce journal régional, qui est détenu par l’armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille.
« Nos infos, c’est pas du travail d’a(r)mateur », « la liberté de la presse à l’article de la mort » ou encore « On recoupe les infos, coupez pas les têtes », pouvait-on lire sur des pancartes brandies durant le rassemblement.
Confrontée à une grève des journalistes depuis vendredi, la direction a décidé dimanche de réintégrer Aurélien Viers, qui avait été mis à pied suite à la Une du quotidien jeudi, barrée du titre « Il (Emmanuel Macron, ndlr) est parti et nous, on est toujours là… ».
La direction estimait que cette phrase, attribuée en pages intérieures à un habitant d’une cité paupérisée de Marseille où s’était rendu le chef de l’Etat mardi pour une opération contre le trafic de drogue, pouvait donner l’impression que le journal donnait la parole à des trafiquants.
Aurélien Viers était présent lundi devant le journal. « J’ai obtenu des garanties suffisamment fortes dimanche pour revenir au travail et me dire que je pouvais travailler avec la rédaction en toute indépendance éditoriale, sans pression », a-t-il déclaré.
Concernant la Une il a expliqué: « Il y eu une erreur dans le fait d’écrire une citation sans savoir qui est l’auteur, il y a une ambiguïté (…) donc je pense qu’on peut reconnaître ça. C’est pas grave, on fait 364 Unes dans l’année, il peut y avoir des erreurs de commises ».
Sylvain Pignol a lui expliqué que les organisations syndicales de La Provence réclamaient « la publication d’un texte à nos lecteurs, signé de la rédaction, qui explique les raisons de notre mouvement et qui affirme qu’il n’y a pas eu d’erreur ».
Il faut par ailleurs « renforcer » la charte d’indépendance et de déontologie, « notamment avec un dispositif qui doit permettre de ne pas décider de mettre à pied le directeur de la rédaction sans aucune discussions, sans aucune concertation », a réclamé M. Pignol.
Une assemblée générale lundi après-midi doit permettre de décider de poursuivre ou non la grève des journalistes.