Ils mènent le bateau à bon port avec leur « compétence locale », explique la Fédération française des pilotes maritimes (FFPM) sur son site.
« Aux Etats-Unis comme en France, tout navire au-dessus d’une certaine taille doit avoir un pilote maritime à bord. C’est un expert des courants, points de danger, du trafic… Il connaît tout par coeur », indique à l’AFP François Mayor, du centre de formation de pilotes et commandants Artelia/Port Revel, près de Grenoble (France).
Les conseils des pilotes sont essentiels quand le navire approche ou part d’un port, et leur travail peut être compliqué par de forts courants ou vents marins.
Ils peuvent aussi faire passer des géants des mers dans des embouchures de fleuves ou des passages étroits, comme le canal de Suez ou les écluses du canal de Panama, mais aussi la Manche ou le détroit du Bosphore, en Turquie.
En pratique, le pilote échange des informations avec le capitaine sur les procédures de navigation, les conditions locales et les caractéristiques du navire, souligne la FFPM sur son site. Il assure ensuite la conduite du navire en donnant des ordres aux opérateurs qui s’occupent de la barre et des machines.
Le métier est dangereux: s’il rejoint le navire à son arrivée, le pilote arrive par une navette appelée « pilotine » et monte une échelle le long de la coque, ou peut descendre d’un hélicoptère le long d’un treuil. Il rejoint ensuite le commandant sur la passerelle.
Quand deux pilotes montent à bord, comme dans le cas du Dali à Baltimore, c’est que la navigation est compliquée ou le navire très grand: l’un s’occupe généralement de la navigation électronique, et l’autre donne des ordres aux opérateurs, explique M. Mayor.
Cependant, la présence d’un pilote à bord ne décharge pas le capitaine de ses fonctions et de ses obligations: il reste responsable de la sécurité du navire, selon le Code International sur les normes de formation des marins.
Employés du port ou indépendants, les pilotes sont généralement des commandants de navires de haute mer qui, vers 35 ans, se tournent vers cette profession basée à terre, indique M. Mayor. Ses élèves américains viennent plutôt du remorquage.
« Ils passent des années à se former et, sur ces grands navires, on met les plus expérimentés », souligne-t-il.
Avec des milliers d’accostages chaque jour, les accidents ne sont pas rares cependant. Et le profil des navires, de plus en plus grands et rapides, rend la navigation d’autant plus difficile sur des voies maritimes toujours plus encombrées.
Le blocage du canal de Suez par le porte-conteneurs « Ever Given », en mars 2021, avait été causé en partie par une mésentente entre les deux pilotes égyptiens et le commandant indien du navire, selon le rapport publié en 2023 par les autorités maritimes du Panama.