Cette enquête intervient après le veto mis jeudi dernier par la Russie à un projet de résolution prolongeant d’un an le mandat du comité d’experts chargé de l’application des sanctions de l’ONU.
Ce veto a conduit à la dissolution du système de surveillance des sanctions de l’ONU contre Pyongyang et son programme nucléaire, sur fond d’enquête sur des transferts d’armes présumés entre Moscou et Pyongyang.
Selon l’agence sud-coréenne Yonhap, les autorités sud-coréennes ont saisi samedi dans les eaux au large de la côte Sud du pays un cargo de 3.000 tonnes connu sous le nom de DEYI et qui n’était enregistré dans aucun pays.
Le navire a été saisi alors qu’il était « en route vers la Russie depuis le Nord via la Chine », a ajouté l’agence en citant des sources sécuritaires.
« Notre gouvernement mène une enquête, fondée sur la coopération étroite avec les Etats-Unis, à propos des violations présumées par le navire des résolutions du Conseil de sécurité sur les sanctions », a déclaré dans un communiqué le ministère sud-coréen des Affaires étrangères. « L’enquête étant en cours, il est difficile de fournir des détails ».
Treize personnes se trouvaient à bord du navire dont un capitaine chinois et des membres d’équipage indonésiens, selon Yonhap.
La Corée du Nord, qui a inscrit son statut d’Etat nucléaire dans sa Constitution en septembre 2023, a procédé l’an dernier à un nombre record d’essais d’armes. Elle est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU liées à son programme nucléaire, renforcées plusieurs fois en 2016 et 2017.
Mais depuis 2019, la Russie et la Chine, mettant notamment en avant la situation humanitaire de la population nord-coréenne, réclament l’allègement de ces sanctions qui n’ont pas de date de fin.
Dans son dernier rapport début mars, le comité d’experts a souligné que la Corée du Nord continue de « bafouer » ces sanctions, notamment en développant son programme nucléaire, en lançant des missiles balistiques, en violant les sanctions maritimes et les limites d’importations de pétrole.
Le comité y affirme également avoir commencé à enquêter sur « des informations » faisant état de l’exportation par la Corée du Nord « d’armes conventionnelles et de munitions » en violation des sanctions, notamment vers la Russie.