Ce « canal sec » multimodal utilisera les routes, voies ferrées, installations portuaires, aéroports et zones franches déjà existants dans le cadre d’une nouvelle « juridiction douanière spéciale », a expliqué Rodolfo Samuda, directeur des affaires logistiques du ministère de la présidence, lors de la présentation du projet.
Il ne nécessitera donc aucun investissement, a-t-il déclaré lors de la présentation du projet.
Le décret créant la nouvelle juridiction a déjà été promulgué par le président panaméen Laurentino Cortizo. Il vise à réduire les formalités pour le transport terrestre des marchandises à travers l’isthme de Panama.
Environ 6% du commerce maritime mondial transite habituellement par le canal de Panama mais une sécheresse et une pénurie d’eau liées au changement climatique et au phénomène météorologique El Niño a réduit le trafic des navires.
Le projet vise à « compléter le canal de Panama » et à résoudre les problèmes de ses utilisateurs, a déclaré Guillermo Salazar, directeur de l’institut national de planification du développement du pays.
Actuellement, 27 navires empruntent le canal de Panama chaque jour, contre 39 auparavant.
Contrairement au canal de Suez, il utilise de l’eau douce provenant de pluies tropicales autrefois abondantes, stockée dans deux lacs artificiels, qui constituent également une source cruciale d’eau potable.
Le canal de Panama est utilisé principalement pour relier l’Asie (Chine, Japon et Corée du Sud) à la côte est des Etats-Unis.
Pour chaque navire qui l’emprunte, 200 millions de litres d’eau douce sont déversés dans la mer.
La baisse de sa capacité a provoqué certains jours un embouteillage de plus d’une centaine de navires attendant d’entrer dans ce passage maritime de 80 kilomètres, inauguré en 1914.
Pour éviter tout retard, certaines compagnies ont payé jusqu’à quatre millions de dollars pour obtenir un créneau lors d’une vente aux enchères, en plus du péage habituel.
Certains pays voisins du Panama voient dans ces problèmes une opportunité économique.
En décembre, le Mexique a dévoilé un projet de chemin de fer interocéanique présenté comme une alternative au canal. En février, le Honduras a présenté un projet ambitieux de voie ferrée pour transporter les marchandises entre le Pacifique et l’Atlantique, mais il ne dispose pas à ce jour des fonds nécessaires à sa construction.