« Grain de Sail II » mesure plus du double de son aîné, avec 52 m de longueur (contre 24), et peut transporter jusqu’à 350 tonnes de marchandises, soit six fois ce que peut embarquer « Grain de Sail », lancé début 2021.
A bord durant cette première traversée, du vin, du chocolat, de la maroquinerie et autres produits de luxe.
L’entreprise Grain de Sail achemine depuis Pointe-à-Pitre, à la voile également, pâte de cacao et café, avant de les transformer pour les vendre en métropole ou les exporter aux États-Unis.
Outre ses propres produits, l’entreprise est aussi prestataire logistique pour d’autres sociétés et va ainsi rapporter notamment des guitares haut de gamme de New York à son port d’attache, Saint-Malo.
La « performance logistique est meilleure que les solutions classiques, puisqu’on n’est pas en conteneurs » mais en palettes, explique Jacques Barreau, directeur général, ce qui fait gagner environ cinq jours.
La durée en mer est, elle, plus longue que pour un cargo conventionnel, à environ 15 jours, mais l’économie en matière d’émissions de CO2 est d’au moins 90%.
Quant à la facture, « on va être parfois à peu près deux fois plus cher, trois fois plus cher, selon les cours », relève Jacques Barreau. « Mais, parfois, on est quasiment équivalent (…), donc c’est difficile de donner une échelle. »
Certains navires marchands conventionnels peuvent transporter jusqu’à plus de 20.000 conteneurs en un seul voyage, soit plus de 100.000 tonnes de marchandise.
« On n’est pas dans le gigantisme », souligne Jacques Barreau, « mais, au moins, on est compatibles avec ce que la planète est capable d’endurer ».
En 2024, Grain de Sail espère effectuer cinq rotations entre Saint-Malo et New York en comptant ses deux navires, avec la possibilité, une fois aux États-Unis, de descendre charger à Pointe-à-Pitre avant de revenir à Saint-Malo.
La société bretonne veut ajouter trois autres navires de ce type à sa flotte d’ici cinq ans pour proposer des départs transatlantiques tous les 15 jours.
Mode de transport unique durant des siècles, le fret maritime à la voile fait progressivement son retour dans l’offre logistique.
En août 2023, le géant américain des matières premières agricoles Cargill a lancé un vraquier équipé de deux voiles rigides métalliques, qui permettent de réduire de 30% la consommation de carburant.