« Tous les moyens mis en oeuvre (vendredi) étaient rudimentaires, ce sont des moyens simples et c’était insuffisant face à l’étendue de la zone de recherche », a expliqué à l’AFP Thomas Djimasse, le directeur général de la protection civile.
Quatre corps ont été retrouvés lundi à 60 km au sud de Bangui, alors que vendredi la zone de recherche avait été établie dans un rayon de 4 km autour de l’embarcadère. Le nombre de personnels disponibles pour couvrir une telle surface est « insuffisant », a souligné M. Djimasse.
Selon le dernier bilan établi lundi par la protection civile, 62 corps ont été repêchés jusqu’à présent dans la rivière Mpoko depuis le naufrage du bateau à Bangui. Selon des témoins, il transportait environ 300 passagers qui se rendaient aux funérailles d’un chef de village.
« Une centaine de personnes ont réussi à être sauvées sur les 300 présentes dans la baleinière. Il y a une cinquantaine de familles qui réclament encore des proches disparus », a déclaré M. Djimasse.
Les extracteurs de sable et leurs pirogues, nombreux sur la rivière Mpoko, ont été les premiers à porter assistance aux naufragés qui tentaient de rejoindre la rive, selon une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux.
Peu de temps après avoir quitté l’embarcadère, la structure en bois du bateau à un étage, vétuste et surchargé, a cédé sous le poids des passagers.
Les équipes de la protection civile, arrivées sur place 40 minutes après le drame, se sont appuyées sur « des moyens de proximité », « rudimentaires », pour conduire leur mission, selon M. Djimasse. « Pas de gilets de sauvetage, pas de bouées, pas de planches flottantes pour que les gens puissent s’agripper et sortir. Tout cela ralentissait les secours », déplore le directeur de l’organisation qui est également dépourvue de trousses de secours.
La navigation fluviale en Centrafrique est l’un des principaux moyens de déplacement en raison du mauvais état du réseau routier.
Les équipages s’affranchissent souvent du respect des règles de navigation. Des naufrages – souvent meurtriers, même si les bilans précis restent inconnus – surviennent régulièrement.
La Centrafrique est le deuxième pays le moins développé au monde, selon l’ONU, et le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile meurtrière qui a baissé en intensité depuis 2018.