Le plan, annoncé dimanche soir, vise à faire grimper Jaccar Holdings, qui détient actuellement 26% de l’armateur, au moins au-delà de la barre des 50,1%, a annoncé la société familiale de Jacques de Chateauvieux, ancien PDG et toujours président du conseil d’administration de Bourbon.
« L’offre devrait être déposée auprès de l’autorité des marchés financiers (AMF) dans le courant du mois d’avril 2014 après avis motivé du conseil d’administration de Bourbon », a indiqué Jaccar, qui est basée au Luxembourg.
A 24 euros par action, cette offre valoriserait Bourbon à 1,79 milliard d’euros, soit 24% de plus qu’à la clôture vendredi soir. Sans surprise, l’action Bourbon s’est envolée en Bourse: elle évoluait dans la matinée juste en-dessous du niveau envisagé de l’OPA, avec un bond de 22,7%.
L’opération doit permettre à Jaccar de renforcer sa position au capital, mais la holding entend maintenir Bourbon en Bourse.
– Réunion le 21 mars –
Elle ne mettra donc pas en oeuvre une procédure de retrait obligatoire en cas de succès. Inversement, elle se donne la possibilité de ne pas donner suite à sa proposition si elle n’était pas assurée d’obtenir au moins 50,1% du capital de sa cible, a précisé la holding.
Le conseil d’administration de Bourbon a indiqué lundi qu’il avait pris connaissance de cette OPA et qu’il allait procéder « à un premier examen des principaux termes de ce projet d’offre publique lors d’une réunion qui se tiendra le 21 mars ».
Outre les 26% déjà aux mains de Jaccar Holdings, le frère de Jacques de Chateauvieux, Henri, possède lui 8% de Bourbon, via sa société Mach-Invest. La famille Monnoyeur (engins de construction…) détient elle 5%, tout comme la Financière de l’Echiquier, tandis que 4 % du capital est auto-détenu ou appartient aux salariés (1%). La grosse part restante (51%) constitue donc le « flottant » qui devrait constituer l’enjeu principal de l’éventuelle OPA.
Jaccar a toutefois souligné dimanche soir qu’il ne déposerait une offre qu’une fois obtenu le feu vert d' »un certain nombre d’actionnaires ». Il lui reste également à s’assurer du financement de son offre par ses banques, a-t-il prévenu.
Avec une flotte actuelle de 485 navires, Bourbon propose toutes sortes de services en mer, essentiellement pour l’industrie pétrolière: transport de personnels, remorqueurs de plateformes, ravitailleurs, assistance, relève d’ancres, robots sous-marins, c’est-à-dire tous les services qui ne relèvent pas directement du forage en lui-même.
Né en 1948 de la fusion de sociétés familiales productrices de sucre de canne à la Réunion, Bourbon se diversifie une première fois au début des années 90 dans la pêche industrielle et surtout la grande distribution, avec notamment les supermarchés Vindémia.
Au début des années 2000, nouveau cap stratégique: le groupe se désengage progressivement de ces activités pour se tourner vers les services maritimes pétroliers.
Un créneau porteur, alors que les projets offshore se sont multipliés pour trouver et exploiter le pétrole depuis 15 ans: l’an dernier, Bourbon et ses quelque 10.000 employés ont affiché un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros, en hausse de 10,5%. Son bénéfice net a lui presque triplé à 115 millions d’euros.
Jaccar Holdings, qui a fait entrer l’an dernier le fonds d’investissement Pragma, n’est pas présent qu’au capital de Bourbon. Il est également actionnaire principal de Sapmer (pêche et transformation de thon et de légines) Greenship Bulk et Greenship Gas (cargos et méthaniers) et l’actionnaire de référence du chantier naval chinois Sinopacific Shipbuildings.
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BOURBON