Président du groupe centriste UDI (Union des démocrates et indépendants) et député du Nord, M. Borloo s’était déjà inquiété mardi, lors du débat à l’Assemblée sur la confiance au gouvernement, des menaces sur ce projet, qui permettra de créer un vaste corridor de transport de fret fluvial, depuis le Havre jusqu’au Benelux.
« Vous renonceriez aussi au canal Seine-Nord, alors que des dizaines de milliers d’emplois, et l’empreinte écologique du fait de dizaines de milliers de camions, sont en jeu ; les travaux sont déjà engagés pour 4 milliards, l’essentiel financé par les utilisateurs et le reste par l’écotaxe poids lourds. Je ne crois pas que vous le fassiez », avait-il dit à l’adresse de Jean-Marc Ayrault.
Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier s’était montré assez critique, le 23 juin dernier, à propos du montage financier du projet.
« Nous sommes aujourd’hui dans le tour de table pour le financement avec un PPP –un partenariat public-privé– avec une réalité d’impasse budgétaire de l’ordre de 2 à 2,5 milliards », avait-il dit.
Le coût total du projet de canal Seine-Nord Europe est estimé à près de 4,3 milliards d’euros, dont 2,1 milliards d’un partenaire privé. Le processus de sélection entre les deux candidats déclarés Bouygues Travaux Publics et Vinci Concessions doit intervenir à la fin de l’année.