Les avions ont survolé la capitale Georgetown peu avant 14H30 locales (18H30 GMT), a constaté un journaliste de l’AFP.
« Le gouvernement guyanien a approuvé le survol de Georgetown par deux avions F/A18F Super Hornets de l’US Navy le 9 mai 2024 (…) l’exercice a été réalisé dans le cadre du pacte de coopération de défense » entre les deux pays, selon un communiqué du gouvernement guyanien.
Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yvan Gil, a déclaré que le survol « menace la zone de paix » convenue entre le président vénézuélien Nicolas Maduro et son homologue guyanien Irfaan Ali en décembre.
Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a lui estimé que l’exercice faisait partie de « provocations répétées » des Etats-Unis. « Notre système intégral de défense aérospatiale reste activé face à toute tentative de violation de l’espace vénézuélien, y compris de notre territoire de l’Essequibo », a-t-il écrit sur X.
Territoire de 160.000 km2 riche en pétrole et ressources naturelles, l’Essequibo, sous administration guyanienne mais réclamé par Caracas, compte quelque 125.000 habitants, soit un cinquième de la population du Guyana, et représente les deux tiers de la superficie du pays.
Le différend de longue date entre Caracas et Georgetown a refait surface après le lancement en septembre 2023 d’appels d’offres pétroliers par le Guyana, puis le référendum organisé en réaction le 3 décembre au Venezuela sur un rattachement de l’Essequibo.
La situation entre les deux pays reste tendue malgré des rencontres entre les deux présidents, qui se sont engagés à ne jamais « recourir à la force ».
D’un côté, Georgetown répète qu’il est souverain sur « l’intégralité » de son territoire et que tout doit passer par la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies. Le Guyana argue que la frontière, datant de l’époque coloniale anglaise a été entérinée en 1899 par une cour d’arbitrage à Paris.
De l’autre, Caracas réclame des négociations hors de la CIJ. Le Venezuela estime que l’accord de Genève signé en 1966 – avant l’indépendance du Guyana – jette les bases d’un règlement négocié qui doit se poursuivre. Il soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol.