Christian Tein, chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), interpellé mercredi avec dix autres personnes, a été le premier à être présenté au palais de justice où deux juges d’instruction sont chargés du dossier.
Il est entré dans le bureau des juges vêtu d’un blouson beige clair samedi après-midi et en est ressorti à peine une demi-heure plus tard après que sa mise en examen lui a été signifiée. Les chefs de mise en examen n’ont pas encore été communiqués.
Les dix autres personnes interpellées doivent toutes être présentées samedi une à une au juge d’instruction, avant de passer devant le juge d’application des peines, qui statuera sur une éventuelle détention.
Samedi matin, le procureur de Nouméa, Yves Dupas, a confirmé à l’AFP que « les onze personnes placées en garde à vue sont déferées ce jour (samedi) dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire », ajoutant que les « actes sont en cours ».
Mercredi, onze personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête visant « les commanditaires présumés des exactions commises (…) à compter du 12 mai 2024 » dans l’archipel, avait indiqué M. Dupas.
L’enquête vise notamment des faits d’association de malfaiteurs, vols avec armes en bande organisée, complicité par instigation de meurtres ou tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique, avait-il précisé.
M. Tein avait lui-même contacté la gendarmerie pour être conduit devant les enquêteurs « dans le but de s’expliquer sur les faits reprochés », selon Yves Dupas.
Les identités des interpellés ne sont pas toutes connues.
Me Thomas Gruet, présent au palais de justice de Nouméa, a confirmé à l’AFP que sa cliente Brenda Wanabo, en charge de la communication de la CCAT, faisait partie des interpellés.
« Ma cliente n’aurait jamais imaginé se retrouver ici. Elle est extrêmement choquée, c’est juste du militantisme pour elle », a indiqué l’avocat, soulignant qu’elle avait « passé toute sa première nuit de garde à vue menottée ».
Depuis les premières violences le 13 mai, la CCAT est soupçonnée par les autorités d’être l’instigatrice des violences. Elle a été qualifiée d' »organisation mafieuse » par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin.
Le collectif indépendantiste a toujours démenti être à l’origine des troubles.