L’archipel est en proie à de violents troubles depuis le 13 mai, nées de la contestation d’un projet de loi modifiant les critères électoraux pour les élections provinciales calédoniennes, ce qui aurait eu pour conséquences, selon ses opposants, de marginaliser le poids du peuple autochtone kanak.
Les événements ont fait neuf morts, dont deux gendarmes, et d’immenses dégâts. La dernière évaluation réalisée par le gouvernement local, arrêtée au 22 juin dernier, a estimé le coût de la crise à 1,2 milliard d’euros pour le secteur privé, et à 1 milliard de plus pour les infrastructures publiques.
Selon un document du gouvernement local que l’AFP a pu consulter, quelque 700 entreprises privées ont été incendiées, pillées ou vandalisées. Côté public, 19 écoles sont parties en fumée, de même que plusieurs médiathèques, des locaux techniques ou des bureaux, pour 385,3 millions d’euros.
A ce jour, la Nouvelle-Calédonie a déjà bénéficié de plus de 250 millions d’euros d’aides publiques, a fait savoir mardi le haut-commissaire de la République, « soit davantage que les concours financiers que l’Etat verse chaque année aux collectivités » du territoire.
« Il y a de quoi tenir jusqu’à fin août », estime Yannick Slamet, en charge du budget au gouvernement local. « A partir de septembre, on n’a pas de quoi payer les fonctionnaires », souligne-t-il.
L’archipel est déjà très endetté: un versement de 50 millions d’euros, affecté jeudi au budget du territoire, a déjà fait grimper son taux d’endettement à 180%.
Le bilan des dégâts est encore loin d’être définitif. Après un site minier mardi, une école jeudi, c’est une salle de sports qui a été incendiée vendredi 5 juillet.