Le navire, dont le pavillon russe fait polémique depuis des mois, avait dû en changer au printemps pour celui des Îles Cook, à la demande des autorités françaises.
Malgré cela, le préfet du Finistère, « en lien avec les autorités gouvernementales, a pris un arrêté d’interdiction d’accès au port de Brest » à l’encontre du Shtandart, selon un communiqué diffusé dimanche soir.
Cette interdiction s’appuie sur l’extension des sanctions européennes, décidée le 24 juin, aux « navires répliques historiques ». Le navire « n’est donc pas autorisé à accéder au port de Brest (…) ni à aucun autre port du département », a précisé la préfecture.
Le Shtandart, qui a quitté le port de La Rochelle jeudi soir, se trouve actuellement entre l’Ile d’Yeu et Saint-Nazaire, a indiqué son capitaine Vladimir Martus à l’AFP. Le navire était censé accoster jeudi 11 juillet à Brest, à la veille de l’ouverture des Fêtes maritimes, l’un des plus grands rassemblements maritimes au monde.
« Nous savons que le bon peuple ukrainien a mené une lutte héroïque contre l’agresseur, nous savions que le drapeau tricolore russe pouvait être une raison de leur colère », a expliqué le capitaine dans un communiqué diffusé lundi.
Selon lui, « la véritable mission du Shtandart (…) est de développer l’amitié entre les peuples de toutes les nations, de mettre fin à la haine (…) au niveau des gens ordinaires ».
Pour le Shtandart et son équipage, cette situation « est une question de vie ou de mort », selon M. Martus, alors que le navire est « en mer sans port d’arrivée ».
Du côté des opposants au navire, la décision préfectorale est « un précédent important », a déclaré à l’AFP Bernard Grua, animateur du collectif « No Shtandart In Europe ».
« On va dans le bon sens », a ajouté l’officier de marine de réserve, qui maintient cependant le rassemblement prévu mardi à Brest « pour demander l’application effective de l’arrêté préfectoral ».
« Notre objectif reste le même: foutre le Shtandart dehors. il n’a rien à faire dans les ports français », a-t-il ajouté.
Quant à la mairie de Brest, elle a annoncé son intention de « respecter les directives de l’État ». « Nous l’appliquerons sans discussion », a déclaré Fortuné Pellicano, adjoint au maire de Brest et président délégué des Fêtes Maritimes.