Rendant « un vif hommage » aux deux militaires tués par des orpailleurs clandestins dans l’ouest de la Guyane le 27 juin, le PAG explique dans un communiqué que « ces tragiques évènements renforcent son inquiétude pour certains de ses agents ayant fait l’objet de menaces » depuis quelques semaines.
Ces « menaces » ont poussé le conseil de direction du Parc à suspendre « les missions fluviales et terrestres de diagnostic de l’impact de l’orpaillage illégal sur les milieux naturels ».
« C’est une décision de prudence justifiée par des remontées d’informations qui montrent qu’il commence à y avoir un risque pour l’intégrité physique des agents », a expliqué à l’AFP Frédéric Mortier, le directeur du Parc national.
« C’est la première fois depuis notre création en 2007 que nous avons des inquiétudes de cet ordre-là », a poursuivit M. Mortier, sans toutefois vouloir donner plus de détails.
« On peut parler de manière objective de tension d’autant que le cours de l’or ne cesse de grimper » a-t-il ajouté.
Pour lui, « on est vraiment sur un sujet qui touche à la protection du territoire français et de ses populations dans ce parc habité par des Créoles, des Bushinengué et des Amérindiens qui ont encore pour partie un mode de vie très fortement lié aux ressources de la forêt et des fleuves ».
De 1 à 2 % des 3,4 millions d’hectares du parc sont touchés par l’orpaillage illégal, mais le phénomène ne faiblit pas, touche l’environnement et le mode de vie des 7.000 habitants de ce territoire d’Amazonie française à la biodiversité exceptionnelle.
Cette décision intervient à la suite du décès de deux militaires du 9e Régiment d’infanterie de marine (RIMa), tués par arme de guerre lors d’un accrochage avec des orpailleurs clandestins le 27 juin dans l’ouest du département au cours d’une mission « Harpie ». Deux gendarmes ont aussi été blessés.
L’opération Harpie lancée en 2008 mobilise en permanence plusieurs centaines d’hommes au coeur de la forêt amazonienne contre l’orpaillage clandestin notamment dans le coeur du Parc de la Guyane.