Spécialisé dans la logistique pour le transport aérien, maritime et routier, le groupe a vu l’érosion de ses ventes nettement ralentir au premier semestre grâce à une reprise du fret aérien et à une « forte croissance » des solutions alliant transports maritime et aérien auprès de clients qui ont souhaité « réduire les temps de transit » face aux perturbations en mer Rouge, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Son chiffre d’affaires a diminué de 9% durant la première moitié de l’exercice en cours, à 11,5 milliards de francs suisses (11,9 milliards d’euros), contre une chute de 38% au premier semestre 2023 et de 40% sur l’ensemble de l’année dernière.
Son bénéfice net semestriel a, de son côté, chuté de 33%, à 576 millions de francs, durant le deuxième trimestre, au cours duquel des coûts de restructuration de 17 millions de francs ont été comptabilisés.
Kuehne+Nagel avait enregistré un bond de ses ventes et bénéfices en 2021 et 2022 en raison des tensions dans les chaînes d’approvisionnement au sortir des confinements dus à la pandémie de Covid-19. Mais ses résultats avaient fléchi en 2023 et le groupe avait mis en place des mesures de réduction des coûts.
L’entreprise a simplifié sa structure, ce qui doit lui permettre d’accroître de manière « significative » son efficacité et lui conférer une plus grande « proximité avec les clients », a souligné son président, Joerg Wolle, cité dans le communiqué.
– « Constellation favorable » –
Après avoir passé une partie de la séance boursière dans le rouge mardi, le titre se redressait à la mi-journée, gagnant 2,05%, à 269,40 francs suisses, à 13H00 GMT, à contre-tendance du SMI, l’indice de référence de la Bourse suisse, en repli de 0,12%.
Gian Marco Werro, analyste à la banque cantonale de Zurich, estime pourtant que « les gains d’efficience portent leurs fruits », alors que le groupe bénéficie d’une « constellation favorable », selon lui, entre la « hausse de la demande pour les solutions de logistique » et « les capacités de fret maritime limitée en raison du conflit en mer Rouge ».
D’après l’indice du cabinet de conseils Drewry, le prix moyen mondial d’un conteneur de 40 pieds se chiffrait à 5.937 dollars le 18 juillet, en hausse de 286% par rapport à la même semaine de 2023, alors que les attaques des rebelles Houthis du Yémen poussent une partie des navires marchands à revoir leur route et rallonger leur trajet.
« Avec la complexité des échanges et les incertitudes qui continuent de monter, nous nous attendons à ce que les rendements et la profitabilité s’améliorent encore au deuxième semestre », a jugé Michael Foeth, analyste de Vontobel. Kuehne+Nagel affiche déjà de bonnes performances « dans des conditions de marchés difficiles », a-t-il ajouté.
Selon le directeur général de l’entreprise, Stefan Paul, le groupe compte réaliser « des gains d’efficience supplémentaires » et se considère « bien positionné » par rapport « à la hausse de la demande anticipée durant la seconde moitié de l’année », sans toutefois donner de prévisions chiffrées.
Début juillet, l’armateur allemand Hapag-Lloyd avait relevé ses objectifs pour 2024 au vu d’une forte demande et de la hausse des prix du fret à court terme.
noo/er