« La représentation diplomatique algérienne en France est désormais du ressort d’un chargé d’affaires », a ajouté le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié par l’agence officielle APS, dénonçant un « pas qu’aucun autre gouvernement français avant lui n’avait cru devoir franchir ».
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, objet d’un conflit vieux de quasi 50 ans, est contrôlé de facto en majeure partie par le Maroc qui propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Mais il est revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario qui réclament un référendum d’autodétermination, prévu lors d’un cessez-le-feu en 1991 mais jamais organisé.
L’ONU considère ce territoire, aux riches eaux poissonneuses et aux importantes réserves en phosphates, comme un « territoire non autonome ».
En reconnaissant le plan d’autonomie marocain comme « seule base de règlement » du conflit du Sahara occidental, la France « bafoue la légalité internationale, prend fait et cause pour la négation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et se démarque de tous les efforts patients et persévérants déployés par les Nations Unies » pour « parachever la décolonisation du Sahara Occidental », a ajouté Alger.
« Le gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial imposé au Sahara Occidental », a encore dénoncé l’Algérie, estimant que la France a pris sa décision « avec beaucoup de légèreté et une grande désinvolture, sans en mesurer lucidement toutes les retombées potentielles ».
Dans une lettre adressée au roi Mohammed VI publiée mardi par Rabat, le président français Emmanuel Macron affirme que le plan marocain « constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Sans reconnaître expressément la « marocanité » du Sahara occidental, M. Macron a dit, dans cette lettre, considérer que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».