Roch Wamytan était largement arrivé en tête au premier tour avec 26 voix contre 19 pour Naïa Wateou, candidate des Loyalistes et du Rassemblement-Les Républicains (non-indépendantistes), six pour Philippe Dunoyer (Calédonie ensemble, non-indépendantiste) et seulement trois pour la future présidente, Veylma Falaeo, 42 ans.
Mais au deuxième tour, les candidats non-indépendantistes se sont désistés et ont porté leurs voix sur la représentante de l’EO, qui a obtenu 28 voix des 54 voix du Congrès.
L’Eveil océanien, créé en 2019 pour défendre les intérêts des 22.000 Wallisiens et Futuniens installés dans l’archipel, avait percé cette année-là aux élections provinciales en remportant trois sièges au congrès.
Qualifié de « faiseur de rois », – indépendantistes et non-indépendantistes ne disposant pas de la majorité absolue -, l’EO formait depuis cinq ans une « majorité océanienne » avec les indépendantistes qui a volé en éclats jeudi.
Bien que le mouvement ait pris récemment position pour « un partenariat externe programmé avec la France », l »Eveil océanien se veut « ni-ni », « ni indépendantiste, ni non-indépendantiste ».
Depuis 2019, Roch Wamytan, 73 ans, vieux loup de la politique calédonienne issu des rangs de l’UC (Union calédonienne) était réélu à la présidence du Congrès grâce aux trois élus de l’Eveil océanien.
Dans un discours à l’issue du vote, Veylma Falaeo a expliqué que son parti avait choisi « d’affirmer et de démontrer l’existence de la voie médiane dans cet hémicycle », reprochant ensuite aux indépendantistes d’avoir favorisé la lutte pour l’indépendance au détriment du progrès social.
Dans un communiqué, le groupe Les Loyalistes, principale formation non-indépendantiste du Congrès, a salué le résultat du vote, estimant que pendant cinq ans « la présidence de Roch Wamytan a gravement fragilisé l’institution du Congrès, multipliant les décisions controversées et les compromis inacceptables, notamment avec l’Azerbaïdjan ».
En avril, l’élue indépendantiste Omayra Naisseline avait signé un protocole d’accord avec l’Assemblée du pays du Caucase, dirigé d’une main de fer par la famille Aliev depuis son indépendance. Un document signé « à ma demande », avait assumé Roch Wamytan, provoquant un tollé dans l’opposition et à Paris.
La perte du Congrès tombe au plus mal pour les indépendantistes, minés par les divisions. Mercredi, deux des quatre composantes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) ont annoncé qu’ils ne participeraient pas au congrès du Front prévu ce week-end.