Mis en service en 1984, ce submersible jaune de 8 mètres de long est « le seul engin sous-marin scientifique habité dans l’Union européenne capable d’atteindre les grands fonds », souligne dans un communiqué l’Ifremer, qui opère la Flotte océanographique française.
Après avoir effectué 2.122 plongées en 40 ans, ce petit submersible de 19 tonnes devait achever sa mission en 2025, pour être remplacé par un « véhicule sous-marin téléopéré (ROV) ».
Mais « l’arrêt du Nautile aurait signifié le non-renouvellement de compétences techniques et opérationnelles rares, ainsi que la perte de tout un savoir-faire », souligne l’Ifremer dans son communiqué.
Décision a été donc prise de prolonger l’activité du Nautile. Un prolongement d’activité « rendu possible grâce à un financement de 33 millions d’euros du Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) via l’Agence nationale de la recherche (ANR) », selon la même source.
Seuls cinq pays au monde (États-Unis, Japon, Chine, Russie et France) « possèdent aujourd’hui un sous-marin doté de telles capacités », souligne l’Ifremer.
Le Nautile, qui permet aux biologistes et aux géologues d’observer et d’intervenir directement dans les grands fonds, a participé à de nombreuses missions scientifiques.
Il a notamment exploré l’épave du Titanic de 1987 à 1998, colmaté des fuites du pétrolier Prestige en 2002-2003, après son naufrage au large des côtes espagnoles de Galice (nord-ouest), et a été sollicité pour rechercher les débris du vol AF 447 Rio-Paris.