Pékin a renforcé son activité militaire autour de Taïwan ces derniers mois avec notamment la tenue mi-octobre, quelques jours après la fête nationale de l’île, de manoeuvres chinoises d’encerclement impliquant un nombre record d’avions.
« Des navires de l’Armée populaire de libération, menés par le porte-avions Liaoning, ont navigué dans les eaux proches de Dongsha (les îles Pratas) et ont poursuivi leur route vers le nord en direction du détroit de Taïwan », a déclaré le ministère taïwanais de la Défense sur le réseau social X.
Les forces armées taïwanaises « ont surveillé la situation et réagi en conséquence », a-t-il ajouté.
Les autorités chinoises avaient annoncé la tenue mardi de manoeuvres militaires près de Taïwan pendant plusieurs heures avec des tirs à munitions réelles.
Taipei a déclaré que ces exercices pourraient faire partie des « tactiques de Pékin pour renforcer son intimidation » dans le détroit de Taïwan. Le Premier ministre Cho Jung-tai les a décrits comme une « menace qui sape la paix et la stabilité régionales ».
La Chine considère Taïwan comme l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Au cours du week-end, un navire de guerre américain et un autre canadien ont traversé le détroit de Taïwan, large de 180 kilomètres, dans le cadre des passages réguliers effectués par Washington et ses alliés pour renforcer son statut de voie navigable internationale.
Pékin a condamné ce passage, estimant qu’il perturbait « la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan ».
Pékin avait organisé des manoeuvres à grande échelle mi-octobre, nommés Joint Sword-2024B (« Epées tranchantes unies-2024B ») avec des avions de chasse, des drones, des navires de guerre et des garde-côtes.
Le porte-avions Liaoning avait navigué, à cette occasion, dans des eaux proches de l’île japonaise méridionale de Yonaguni, à l’est de Taïwan, et des avions en avaient décollé, selon le secrétaire général adjoint du gouvernement japonais Kazuhiko Aoki.
Xi Jinping avait appelé la semaine dernière les troupes à renforcer leur préparation à la guerre, au cours d’une visite de la Force des missiles de l’armée, selon des médias d’Etat chinois.