Les moyens aériens de l’armée vont être mobilisés pour acheminer de l’eau, des denrées alimentaires et pour assurer « la continuité énergétique pour les centrales électriques de Maripasoula et Papaïchton qui ont besoin de huit tonnes de carburant par jour », a déclaré lors d’un point presse le préfet de Guyane, Antoine Poussier.
En complément, la CTG, compétente sur le transport, va augmenter ses capacités aériennes afin de doubler le fret et permettre l’acheminement de 20 tonnes de denrées par semaine dans les localités isolées.
Un arrêté préfectoral temporaire pour rendre obligatoire le port du gilet de sauvetage sur les deux fleuves frontaliers Oyapock et Maroni a par ailleurs été pris, « compte tenu de la dangerosité des conditions de navigation », a précisé le préfet.
« Les collectivités, l’Etat (…) sont pleinement mobilisés pour que cette situation de sécheresse ait le moins de conséquences sur la vie quotidienne des 40.000 habitants de l’intérieur » des terres, a-t-il poursuivi.
La préfecture avait annoncé mardi mettre en place le plan d’organisation de la réponse de sécurité civile « Eau » (Orsec) pour garantir la sécurité sanitaire des habitants face à la sécheresse des cours d’eau qui sévit actuellement dans le département français d’Amérique du Sud.
« Depuis 18 mois consécutifs, hormis mai 2024, la Guyane est en déficit pluviométrique. C’est l’accumulation de ce déficit sur plusieurs mois qui pose problème », a expliqué à l’AFP Emily Perquin, de Météo France.
Le phénomène climatique El Nino, combiné aux effets du changement climatique, sont responsables de cette sécheresse qui « touche toute la Guyane et le bassin amazonien », a-t-elle ajouté.
D’après les données de Météo France, 2024 battra également le record de chaleur enregistré en 2023, rendant le niveau des fleuves historiquement bas.