Au nom du soutien aux pêcheurs, la France, l’Italie et l’Espagne contestaient la réduction drastique de la pêche en Méditerranée réclamée par la Commission européenne.
Un compromis a été trouvé à 1H30 du matin. « Tout le monde, Commission comprise, a dû faire des efforts », affirme un diplomate européen.
En Méditerranée occidentale, les ministres ont convenu de réduire globalement les « efforts de pêche » (mesure de l’activité de pêche selon les navires et leurs caractéristiques) des chalutiers de 66% dans les eaux espagnoles et françaises (Golfe du Lion) et de 38% dans les eaux françaises et italiennes (Corse).
Pour soutenir la filière, les Etats ont renforcé un mécanisme de compensation en allouant des jours supplémentaires de pêche aux chalutiers qui optent pour des engins plus sélectifs des espèces capturées.
Les réductions demandées varient selon les Etats et les mesures déjà prises.
Selon Fabrice Loher, le ministre français chargé de la pêche, c’est un « bon accord, gagnant-gagnant pour permettre de préserver la ressource et donner un avenir à nos pêcheries ».
A ses yeux, la France est « récompensée des efforts » déjà consentis pour baisser le nombre de navires depuis 2022, tandis que la pression s’annonce plus forte pour l’Espagne et l’Italie.
Chez les professionnels français, le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) s’est dit « soulagé » après « des décisions bien moins catastrophiques que les prévisions annoncées ces derniers jours ».
En Atlantique, le résultat est « mitigé » pour les pêcheurs français dans le Golfe de Gascogne, nuance ce comité, avec une baisse du quota de langoustines de 25%.
La négociation a été difficile, mais « nous avons trouvé un compromis constructif », a fait valoir le ministre hongrois István Nagy, dont le pays occupe jusqu’à la fin de l’année la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne.
Chez les ONG environnementales, Oceana a salué un « pas dans la bonne direction » en Méditerranée. L’association s’inquiète toutefois des « incertitudes » qui « entourent » le nouveau mécanisme de compensation accordant des jours de pêche supplémentaires sous conditions.
Plus alarmiste, l’association environnementale Seas At Risk a reproché aux ministres d’avoir « échoué à mettre fin à la surpêche, en ignorant les avis scientifiques ».