« Elles ont écopé respectivement de 13 mois de prison dont 6 mois ferme et 10 mois de prison dont 5 ferme et une amende de 200 euros chacune », a déclaré leur avocat Kaambi Mze Soilihi qui s’est dit « satisfait qu’elles sortent enfin de prison ».
La peine est inférieure aux réquisitions du substitut du procureur qui avait demandé un an de prison ferme, une sanction « exemplaire » pour « lutter contre l’homosexualité » lors du procès le 10 octobre. « Une pratique contraire à nos valeurs et à notre culture », avait-il fustigé.
L’affaire, révélée en juin, avait heurté l’opinion publique de ce pays de 870.000 habitants à très grande majorité musulmane où les poursuites pour homosexualité aboutissant jusqu’au tribunal demeurent rarissimes.
Les deux femmes étaient alors soupçonnées d’avoir voulu contracter un mariage devant le cadi, à savoir un juge religieux, quelques jours après le mariage très commenté d’une Franco-Comorienne et d’une Réunionnaise dans le département français de Mayotte, distant de 70 kilomètres.
Le procureur alors avait expliqué que « l’enquête n’avait pas établi qu’elles s’étaient présentées à un prédicateur de leur localité pour lui demander de les unir dans les liens du mariage », selon son communiqué.
Mais il avait décidé de les poursuivre « pour des faits unanimement considérés comme étant contraires aux bonnes moeurs et contre-nature ».
Le délibéré qui devait être rendu en novembre, soit un mois après le procès, a été prorogé d’un mois.
« Le mandat de dépôt a été levé puisqu’à l’annonce du verdict par le président du tribunal, elles avaient déjà purgé leur peine de prison », a commenté leur avocat.