Guadeloupe: nouveaux forages prévus dans la nappe phréatique de la Basse-Terre

Pointe-à-Pitre, 19 déc 2024 (AFP) – Cinq forages dans la nappe phréatique de la Basse-Terre devraient s’ouvrir à partir de début 2025 pour « sécuriser la production d’eau potable » dans certaines zones de Guadeloupe, a annoncé jeudi le Syndicat mixte de gestion des eaux et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG).

Ces forages devraient « sécuriser la ressource en eau de certains quartiers de Bouillante, Saint-Claude et Trois-Rivières », des zones « où la rivière est fréquemment affectée par les événements météorologiques », a expliqué à l’AFP le nouveau président du SMGEAG, Ferdy Louisy.

« Avec le dérèglement climatique, les problèmes de sécheresse affectent la rivière, où l’eau est habituellement captée (78% de l’eau potable est captée en rivière, ndlr), et les pluies violentes rendent l’eau turbide », explique Théo Gal, sous-préfet chargé de la question de l’eau à la préfecture de Guadeloupe.

Le département est soumis à une crise de l’eau depuis des années, en raison d’une mauvaise gestion technique et financière durable.

Dans les tuyaux depuis plus d’un an, le projet de forage est soutenu par l’Etat et pourrait s’étendre à d’autres zones de la Guadeloupe, comme Capesterre-Belle-Eau, les Abymes, Deshaies, Gourbeyre et Baillif, détaille aussi la préfecture.

Un financement à hauteur de six millions d’euros a déjà été annoncé dans le cadre du plan pluriannuel d’investissement par l’Etat et l’Office de l’eau.

Les captages dans la nappe phréatique doivent venir « non pas en addition mais en substitution au captage d’eau en rivière » selon le sous-préfet qui anticipe un délai de trois à quatre ans d’ici à la mise en service des ouvrages.

« Les ressources en eau diminuent mondialement, les nappes souterraines c’est tout ce qui nous restera », alerte toutefois Ferdy Louisy, précisant porter aussi attention à la méthode « des réservoirs », sachant que la Guadeloupe prélève quelque 100 millions de m3 par an.

« La Guadeloupe est assise sur un château d’eau », assure pour sa part Théo Gal, « et les études confirmeront la quantité, la qualité de l’eau mais également le risque ou non d’accroître le phénomène de +biseau salé+ » qui entraîne une salinisation de la nappe.

Selon les derniers chiffres de l’eau présentés dans une conférence de presse début décembre, en 2022, seule 32 % de l’eau prélevée arrivait aux robinets.

Le SMGEAG, sous perfusion financière, fait face à des difficultés chroniques depuis sa création en 2021 pour assurer sa mission.

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