Cette émission de 26 minutes – à 16h55, heure de Paris, du lundi au vendredi, en replay sur la plateforme france.tv – n’est pas née des événements récents comme le cyclone Chido à Mayotte ou les violentes émeutes en Nouvelle-Calédonie.
« Ca s’est monté bien en amont et, l’été dernier, on me propose ce bébé que j’accepte de porter. Raison pour laquelle début septembre, je clos le 20h avec le sourire, parce que je sais que je m’embarque dans cette nouvelle aventure qui m’emballe », expose la journaliste rencontrée par l’AFP.
Humble, la Martiniquaise au long CV forgé sur son île natale et dans l’Hexagone se dit ravie « d’apprendre plein de choses » sur les territoires ultramarins.
Est-ce une pression particulière de devenir une voix et un visage de l’Outre-mer ? La quadragénaire n’y a réfléchi qu’en fin de semaine, celle qui a vu le lancement de « C pas si loin ». « Avant, c’était juste un super gros challenge de plus. Puis, je me suis dit: peut-être qu’on t’attend un peu plus au tournant en tant que Martiniquaise, qui incarne une émission sur les Ultramarins. Tu n’as pas le droit à l’erreur ».
« Mais je ne suis pas du genre à me mettre la pression. Ce n’est pas productif. Là, je suis juste à fond et je reste sereine ».
Fanny Marsot, journaliste qui présentait une émission télévisée concurrente à celle de Karine Baste en Martinique, souligne auprès de l’AFP que sa consoeur « n’a pas peur de se renouveler, d’aller de l’avant », et loue sa « capacité naturelle à attirer la lumière: c’est quelqu’un de très solaire ».
– « Partager nos solutions » –
Comment résumer les enjeux de « C pas si loin » ? « Quand on ne sait pas qu’on vit des choses communes, on ne peut pas apprendre les uns des autres et on ne peut pas partager nos solutions, c’est dommage. Or, quand on parle d’algues vertes en Bretagne et de sargasses en Martinique, oui, il y a quasiment 7.000 km d’écart, mais ce sont les mêmes réalités ».
Les sujets, plus longs que ceux des journaux télévisés, sont entrecoupés par les échanges avec des interlocuteurs en duplex, depuis des territoires ultramarins différents. « C’est une façon de montrer que les experts sont ceux qui vivent les choses. Et on croise les points de vue. Quand on parle de montée des eaux en Polynésie, on fait aussi un parallèle avec la situation à Saint-Pierre-et-Miquelon ».
« C pas si loin » veut se démarquer mais, pour sa première le 13 janvier, jour où aurait dû se tenir la rentrée scolaire à Mayotte, il était difficile d’éviter ce sujet. « On attendait du nouveau, pas ce qu’on retrouve ailleurs », pointe auprès de l’AFP une source experte du paysage médiatique ultramarin, retenant toutefois « qu’il est toujours intéressant d’avoir une fenêtre supplémentaire sur l’Outre-mer ».
« Dès l’émission numéro deux, on a proposé autre chose », argumente Karine Baste. Soit la vie chère en Martinique par « le prisme des agriculteurs qui se mobilisent pour essayer de nourrir leur population », loin des images déjà vues « des mobilisations, de la casse, des véhicules incendiés ».
« C pas si loin » cherche aussi « des solutions sans se cantonner » aux territoires d’Outre-mer français. La deuxième émission proposait ainsi des correspondances à la Dominique, à 40 km de la Martinique, et au Brésil, qui a une frontière commune avec la Guyane.