Le planeur sous-marin SeaExplorer est « le premier système robotique français de ce type », a précisé Hervé Claustre, directeur de recherche du CNRS à l’Observatoire océanologique de Villefranche-sur-mer.
Développé dans le cadre d’un partenariat entre des organismes scientifiques et deux entreprises françaises de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), le robot est capable d’analyser des données scientifiques jusqu’à 700 mètres de profondeur.
Pour sa première mission, il a démarré jeudi de Villefranche-sur-mer (Alpes-Maritimes) avec une autonomie d’un à deux mois. Ce premier démonstrateur –qui mesure deux mètres de long pour 70 kilos et d’un coût avoisinant 100.000 euros– fera des allers-retours jusqu’à 50 km des côtes, remontant régulièrement à la surface pour déployer son antenne et envoyer des données aux chercheurs.
Les scientifiques de la région utilisent depuis cinq ans des planeurs sous-marins de fabrication américaine, déployés entre la Corse et Nice. Le robot français, muni de batteries rechargeables, pourrait permettre des trajectoires plus précises et plus flexibles, espèrent-ils.
« Je cherche d’abord un engin performant pour faire ma science », souligne Hervé Claustre. « Les industriels ont évidemment envie de rentrer sur ce marché », qui offre toutes sortes d’applications, par exemple dans la recherche de boites noires d’avions en mer, note-t-il.
Les chercheurs français tenteront, grâce à leur nouveau robot, de mieux comprendre le fonctionnement de l’océan et son rôle dans un contexte de changement environnemental.
Le planeur sous-marin est équipé de capteurs miniaturisés qui permettent de mesurer la température, la salinité, la concentration en produits chimiques ou encore la concentration en phytoplancton. A terme, il pourrait en emporter d’autres, par exemple pour détecter des méduses ou des hydrocarbures dissous.
Sont également impliqués dans ce projet de recherche appliquée, sous l’égide du Pôle mer Paca et de l’architecte industriel ACSA: l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), le COM (Centre d’océanologie de Marseille), ainsi que la société ACRI.