Le texte demande au secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, « d’accélérer l’examen » de candidatures « et la délivrance de permis d’exploration et d’extraction » de minéraux « au-delà des juridictions » américaines.
Il saisit également le ministre de l’Intérieur, Doug Burgum, pour en faire de même pour les eaux territoriales.
L’initiative doit permettre de collecter un milliard de tonnes de matériaux en dix ans, a indiqué un haut responsable américain.
L’AIFM a juridiction sur les fonds marins des eaux internationales, en vertu d’accords que les Etats-Unis n’ont, néanmoins, jamais ratifiés.
Le décret enjoint également le secrétaire au Commerce de préparer un rapport sur « la faisabilité d’un mécanisme de partage » du produit des fonds marins.
« En se lançant dans l’extraction minière en eaux internationales, à contrepied du reste du monde, le gouvernement ouvre la voie à d’autres pays pour en faire de même », a réagi Jeff Watters, vice-président de l’ONG Ocean Conservancy, dans un communiqué.
« Et cela aura des conséquences négatives pour nous tous et pour les océans dont nous dépendons », a-t-il prévenu.
– Nodules polymétalliques –
Aucune extraction minière commerciale n’a encore eu lieu dans les fonds marins, aux Etats-Unis ou ailleurs.
Certains Etats ont, en revanche, déjà octroyé des permis d’exploration dans leurs zones économiques exclusives, notamment le Japon et les îles Cook.
Le gouvernement Trump estime que l’extraction minière en eaux profondes pourrait créer 100.000 emplois et augmenter de 300 milliards de dollars le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis, sur 10 ans toujours, a indiqué un responsable.
« Nous voulons que les Etats-Unis devancent la Chine dans ce domaine », a expliqué cette source.
L’extraction concerne principalement les nodules polymétalliques, des sortes de galets posés sur les fonds marins, riches en minéraux comme le manganèse, le nickel, le cobalt, le cuivre ou les terres rares.
Ces dernières sont des métaux aux propriétés magnétiques très prisées pour les véhicules électriques, panneaux solaires, mais aussi smartphones et ordinateurs portables.
« Les Etats-Unis font face à un défi économique et de sécurité nationale sans précédent, à savoir la sécurisation de leurs approvisionnements en minéraux critiques sans en passer par des adversaires étrangers », fait valoir le décret.
L’entreprise canadienne The Metals Company (TMC) a annoncé en 2025 son intention de contourner l’AIFM en demandant prochainement le feu vert des Etats-Unis pour commencer à exploiter des minerais en haute mer.
De nombreuses organisations de défense de l’environnement s’opposent à l’extraction minière qu’elles accusent de menacer gravement l’écosystème marin.