« Nous devons constater avec franchise qu’aucun accord n’a été conclu », a-t-il affirmé au cours d’une conférence de presse à Nouméa, expliquant que ce blocage empêche notamment de « régler la question de la composition du corps électoral », à l’origine de graves émeutes il y a quasiment un an, « et celle de l’exercice du droit à l’autodétermination ».
Le gouvernement devra donc « examiner le projet de convocation et d’organisation des élections provinciales conformément au cadre juridique actuellement en vigueur », a-t-il précisé. Ces élections cruciales sur l’île, car d’elles découle la composition du gouvernement local, doivent se tenir théoriquement avant fin novembre 2025.
Les discussions sur l’avenir politique de l’archipel, menées depuis le début de l’année sous l’égide de Manuel Valls, avaient pris un tour décisif avec la tenue à huis-clos d’un « conclave », réunissant de lundi à mercredi indépendantistes et non-indépendantistes pour tenter de leur faire signer un accord.
Au cours de ces négociations, deux projets ont été examinés en profondeur, a expliqué le ministre des Outre-mer jeudi. « L’un fondé sur une souveraineté avec la France », défendu par l’Etat, et « l’autre basé sur le fédéralisme au sein de la République française », porté notamment par les Loyalistes, l’une des branches des non-indépendantistes.
Mais « aucun projet n’a pu recueillir de consensus », a regretté Manuel Valls. Le projet des Loyalistes, selon lui, « mettait en cause, à nos yeux, l’unité et l’indivisibilité de la Nouvelle-Calédonie », à travers « un projet de partition de fait ».
Le projet présenté par le gouvernement, de son côté, avait suscité l’indignation des non-indépendantistes, qui estimaient qu’il revenait de fait à acter l’indépendance du territoire.
Manuel Valls a toutefois salué un débat qui s’est « poursuivi de manière respectueuse ». Malgré l’échec des négociations, des « points de convergence » ont été identifiés selon le ministre, qui affirme qu’un « comité de suivi » permettra de poursuivre ces travaux.
Ces discussions ont en outre permis de remettre autour de la table des négociations les deux camps, dans un contexte marqué par les stigmates des émeutes de 2024, qui ont fait 14 morts et plus de deux milliards d’euros de dégâts, et une crise économique persistante.