« Ce n’est pas un exercice scénarisé, il se déroule dans des conditions très proches de ce à quoi les forces seraient confrontées », a insisté vendredi lors d’une conférence de presse le contre-amiral français Jean-Michel Martinet, directeur et « arbitre » de ces grandes manoeuvres.
L’objectif est selon lui « de préparer la Marine nationale à être immédiatement engagée dans du combat de haute intensité avec tout ce que cela suppose dans le contexte actuel ». Il s’agit notamment de « faire face à des menaces technologiques toujours plus performantes » et d’utiliser toutes les facettes du combat, comme la lutte cyber ou d’influence sur les réseaux sociaux, « en simulant ce qui se passerait dans les opinions publiques ».
Baptisé Polaris 25 (pour Préparation opérationnelle en lutte aéromaritime, résilience, innovation et supériorité), l’exercice a commencé par une simulation d’actions offensives « hybrides » contre des bases militaires à Brest et à Cherbourg.
La deuxième phase, qui s’achèvera samedi ou dimanche en fonction de l’évolution des combats fictifs, a opposé en mer et sur les côtes une « force amphibie interalliée » composée de cinq porte-hélicoptères amphibies et de leurs escorteurs, la « force bleue », à une « force rouge » adverse de force équivalente, comprenant notamment un sous-marin nucléaire d’attaque.
Le groupe naval permanent de l’OTAN en Méditerranée constituait l’une des deux forces engagées dans cet exercice.
Pour renforcer le « réalisme », Polaris 25 simulait les temps de ravitaillement et de réarmement et prenait en compte les avaries virtuelles subies par certains navires pour leur infliger des handicaps. Ils pouvaient même être totalement retirés de l’exercice s’ils étaient torpillés.
Un débarquement a même eu lieu cette semaine dans le Morbihan entre Quiberon et Lorient, avec fantassins et blindés.
Selon le contre-amiral Yann Bied-Charreton, adjoint au commandant de la zone maritime Atlantique et « force bleue » durant l’exercice, « plusieurs bâtiments ont coulé » chez chaque protagoniste « avec des scénarios où des bâtiments ont coulé dans une zone de combat. »
Pour lui, Polaris 25 a permis « pas mal de retours d’expérience », notamment « l’importance de la puissance de feu ». « Tous les coups portés à l’adversaire doivent être létaux » pour éviter « une frappe de rétorsion », a-t-il expliqué.