Ces huit embarcations semi-rigides hors-bord ont été commandés en octobre 2010 pour le compte de la police afghane afin qu’elles puisse patrouiller sur la rivière Amu Darya, qui marque la frontière avec l’Ouzbékistan.
« Moins de neuf mois plus tard, la commande a été annulée », observe l’inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan (Sigar) John Sopko dans une lettre au secrétaire à la Marine Ray Mabus.
Le Sigar dit n’avoir trouvé aucune trace de « documents précisant le concept d’emploi de ces bateaux, d’étude de faisabilité, ou détaillant l’implication, si jamais il y en a eu, du ministère afghan de l’Intérieur dans la prise de décision ».
Depuis, les huit navires, d’un coût unitaire de 265.000 dollars sans compter les pièces détachées et l’assistance technique prévues dans le contrat, sont stockés dans un hangar de l’US Navy en Virginie (est).
Ce contrat, assez mineur, ne constitue qu’un illustration du gigantisme des gaspillages enregistrés dans l’aide américaine à la « reconstruction de l’Afghanistan » et dénoncés par l’organisme de contrôle.
Par le passé, le Sigar a notamment pointé l’échec de la lutte contre la culture du pavot malgré les sommes colossales investies ou encore les centaines de millions de dollars dépensés dans la création d’une unité d’aviation de l’armée afghane que les Afghans n’ont pas la capacité d’opérer et d’entretenir.
Depuis 2002, les Etats-Unis ont consacré 18 milliards de dollars pour divers programmes de développement en Afghanistan.