Seuls cinq jours de pêche ont été validés par le Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins de Charente-Maritime (CDPMEM) – les 19 et 26 novembre, puis les 3, 10 et 17 décembre.
Plus petits et moins coûteux que les coquilles Saint-Jacques, ces mollusques bivalves sont appréciés en cuisine. « Les mareyeurs sont très demandeurs. Mais je ne pense pas qu’on ait de grosses quantités », estime Yoann Crochet, 46 ans, pêcheur installé au port de Boyardville sur l’île d’Oléron.
Il prévoit deux heures de pêche mercredi, puis deux heures de tri sur son bateau. « On vérifie que le pétoncle fait bien la maille. Si c’est trop petit, on le rejette par-dessus bord », précise celui qui surveille les stocks dans les pertuis charentais depuis dix ans avec les scientifiques du Centre pour l’aquaculture, la pêche et l’environnement de Nouvelle-Aquitaine.
« Nous avions décidé de fermer la pêche pour rétablir le stock. Il y a eu beaucoup de naissains mais ça a du mal à se renouveler », ajoute le pêcheur. « Les pétoncles ont des soucis pour se reproduire et on ne sait pas exactement pourquoi. Nous avons des difficultés à stabiliser cette espèce, tout comme les coquilles Saint-Jacques », abonde Philippe Micheau, président du CDPMEM.
Des restrictions s’appliquent aussi cette année à ces dernières dans le département, avec 17 sorties autorisées depuis mardi jusqu’au 29 décembre – une de moins que l’an dernier. Le pertuis d’Antioche n’est pas autorisé pour pêcher ce coquillage, seul le pertuis Breton est ouvert.
La baisse des stocks de Saint-Jacques a découragé Yoann Crochet qui n’a pas acheté la licence (qui coûte 1.500 euros, contre 150 euros pour les pétoncles). Romuald Coutanceau, pêcheur au port de Chef-de-Baie à La Rochelle, a investi dans les deux mais au retour de sa première pêche aux Saint-Jacques mardi, ce professionnel de 50 ans n’était guère optimiste.
« J’ai fait 150 kilos de coquilles, pour être rentable, il nous en aurait fallu le double », dit-il. Et « vu les prospections », il n’est pas sûr d’aller pêcher les pétoncles. « Si c’est pour manger de l’argent, ça ne vaut pas le coup. »




