L’Iran, pays à majorité chiite, se trouve de manière inattendue avoir des intérêts stratégiques communs avec les Etats-Unis dans l’aide que les deux pays comptent apporter aux autorités irakiennes, chiites, contre les insurgés sunnites qui ont pris le contrôle de vastes territoires en Irak.
Dans une déclaration surprenante, le président iranien Hassan Rohani n’a pas exclu samedi une coopération avec les Etats-Unis, pourtant brandi comme le grand ennemi par Téhéran, afin de lutter contre les jihadistes sunnites de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui tentent de créer un Etat islamique à cheval sur l’Irak et la Syrie.
Le Wall Street Journal précise que les discussions pourraient avoir lieu en marge des négociations qui débutent à Vienne lundi sur le nucléaire iranien. Le secrétaire d’Etat adjoint Bill Burns, qui a déjà mené un dialogue secret avec Téhéran, participe aux pourparlers de Genève.
Un responsable américain a démenti les informations du WSJ. « Nous n’avons engagé (aucune discussion) et nous n’avons rien de prévu », a-til déclaré à l’AFP.
Prouvant la menace grandissante que représentent les jihadistes en Irak, Washington a condamné dimanche le massacre « horrible » que l’EIIL a affirmé avoir perpétré en exécutant 1.700 soldats chiites irakiens à Tikrit (nord).
L’EIIL a conquis en trois jours – mardi, mercredi et jeudi- de vastes territoires irakiens, dont la deuxième ville du pays, Mossoul.
Washington a annoncé le déploiement dans le Golfe d’un porte-avions, mais reste opposé à l’envoi de troupes au sol, tandis que l’Iran s’est dit hostile à « toute intervention militaire étrangère », estimant qu’elle compliquerait encore davantage la situation.