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« Ma mission est d’être au rendez-vous des attentes de Djibouti » (entretien avec Jérôme Bresson, ambassadeur de France à Djibouti)

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Crédit photo de Djibouti : TOMASZ KOWALSKI

Nommé ambassadeur de France à Djibouti en 2025, Jérôme Bresson expose pour Marine & Océans sa vision des liens politiques, militaires, économiques et culturels qui unissent la France, ancienne puissance coloniale, à Djibouti. Il revient également sur la mission qui est désormais la sienne dans ce pays stratégique, au cœur d’un environnement régional toujours volatile. 

Propos recueillis par Erwan Sterenn

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Comment décririez-vous la nature des relations entre la France et Djibouti près d’un demi-siècle après l’indépendance ?

Les relations entre nos deux pays sont excellentes. Le climat diplomatique est au beau fixe comme en témoignent la signature, en juillet 2024, du Traité de coopération en matière de défense, ainsi que la fréquence des échanges entre nos deux Présidents, le nôtre s’étant d’ailleurs rendu à Djibouti il y a quelques mois. Nos analyses sur la situation internationale, qu’il s’agisse de la crise au Proche-Orient ou de la défense du multilatéralisme, sont très proches. Naturellement, nos deux pays coopèrent sur la base de leurs intérêts propres qui demeurent largement convergents, et c’est tout à fait normal. Mais à cette convergence s’ajoute une véritable amitié entre nos peuples qui confère à notre relation un caractère unique. Celle-ci se déploie dans tous les domaines – sécurité, économie, culture, développement – et mobilise l’ensemble des acteurs – État, collectivités, entreprises, associations, individus –, fondant un véritable « partenariat global ».

La France dispose d’un important dispositif militaire à Djibouti. Que représente-t-il précisément à ce jour et quelles sont ses missions ?

Environ 1700 militaires sont présents à Djibouti, dotés d’un ensemble complet de capacités qui font des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ) une sorte de « mini armée française ». Leurs missions s’inscrivent dans le cadre du Traité de coopération en matière de défense que j’ai évoqué et que nous venons de renouveler pour vingt ans. Ce traité, disponible en source ouverte, engage pleinement les deux parties. Il prévoit que les forces françaises contribuent chaque jour à la protection de l’intégrité du territoire djiboutien, en particulier de son espace aérien. Il permet également à la France de disposer d’une force apte à défendre ses intérêts et ceux de ses alliés dans la région. Cela va du soutien aux bâtiments en escale à la protection de nos ressortissants. La réussite de l’évacuation des ressortissants français et étrangers du Soudan en 2023 démontre la pertinence de ce dispositif. La confiance réaffirmée par Djibouti conduit également la France à moderniser, dans un délai de trois ans, l’ensemble de ses équipements sur place : la flotte d’hélicoptères, les équipements terrestres, les radars ainsi que les avions, les Rafale étant appelés à succéder aux Mirage 2000.

Quelle est la perception locale de cette présence militaire française ?

Elle est bonne et ceci pour plusieurs raisons. Elle répond d’abord à la demande du pays comme en atteste le nouveau Traité. Notre engagement pour la protection du territoire rassure la population comme les autorités car il constitue la garantie d’une stabilité durable dans une région en proie à de nombreuses crises et conflits. La présence militaire française repose également sur un principe de transparence totale : le traité, y compris ses annexes techniques, est disponible en ligne. Quel autre partenaire en fait autant ? Notre traité est, par ailleurs, le seul à intégrer une clause de sécurité au bénéfice de la République de Djibouti. C’est un engagement fort qui nous distingue des autres nations présentes. L’accord prévoit une coopération active entre nos forces armées, dans tous les domaines. Nos bases, situées en ville, sont également facilement accessibles et nous y organisons de nombreux événements et visites. Enfin, les militaires et leurs familles sont pleinement intégrés dans le tissu local, ce qui facilite les échanges. L’impact économique est d’ailleurs considérable – environ 6 % du PIB – et les Djiboutiens ne s’y trompent pas.

Le ministre Abdoulkader Houssein Omar accueilli à bord de la frégate Languedoc en octobre 2025. Crédit photo : Jérôme Bresson.

Djibouti accueille également sur son territoire des base militaires américaine, chinoise, japonaise, italienne et bientôt saoudienne. La France bénéficie-t-elle, au regard de ses liens historiques avec Djibouti, d’une relation particulière ?

La nature des liens qui nous unissent est sans équivalent. Effectivement, d’abord, par leur profondeur historique fondée sur une présence et des accords qui remontent à l’origine de ce pays. Ensuite, par la force de notre Traité, le seul à comporter une clause de sécurité justifiant la présence d’une force armée complète en termes de capacités. Enfin par l’imbrication étroite de nos populations : les militaires français sont les seuls à vivre ici en famille, et de nombreux Djiboutiens ont eux-mêmes des proches ou des biens en France. Tout cela nous lie d’une manière particulière.

Quelle lecture faites-vous de la présence chinoise croissante dans la région ?

Elle est étroitement liée à la stratégie de développement économique de la Chine et à sa volonté de sécuriser ses accès à cette région du globe. Pour Djibouti, elle représente une opportunité d’investissement que le gouvernement exploite en fonction de ses objectifs de développement. Celui-ci mesure d’ailleurs bien aujourd’hui les avantages et les inconvénients d’un endettement trop marqué à l’endroit d’un partenaire. Vous savez, la présence de compétiteurs est une chose saine. Nous ne sommes pas demandeurs d’une relation exclusive qui a toujours des travers. Djibouti, pays souverain, choisit librement ses partenaires et c’est bien ainsi. Cela ouvre la voie à une saine stimulation. La France, même si elle s’interdit, c’est son honneur, d’utiliser des moyens que n’hésitent pas à employer ses compétiteurs, sait défendre ses intérêts.

Djibouti se situe à l’entrée de la mer Rouge, sur l’une des routes maritimes les plus fréquentées du monde. Quelle importance cette position a-t-elle pour la France et pour la sécurité mondiale ?

Djibouti est, d’une certaine manière, au cœur de la France : Marseille et Saint-Denis de La Réunion en sont en effet pratiquement à la même distance. Sa position est donc stratégique pour nous. Notre présence dans le pays facilite la projection des forces françaises dans toute la région et contribue directement à la lutte contre la piraterie et le terrorisme. Djibouti constitue aussi un point d’appui majeur sur la façade occidentale de l’Indopacifique, une zone maritime vitale pour l’économie mondiale, où la France contribue à la sécurité et à la liberté de navigation.

Comment la France contribue-t-elle justement à la sécurité maritime dans la région, à la lutte contre la piraterie, les trafics… ?

Elle y contribue de plusieurs manières. Elle participe aux opérations européennes Atalanta et Aspides, et les renforce grâce à ses forces prépositionnées à Djibouti et aux Emirats arabes Unis. Elle appuie également activement la montée en puissance des capacités djiboutiennes dans ce domaine à travers des exercices conjoints, des partenariats avec la marine et les garde-côtes, ainsi que par le développement d’outils de surveillance (sémaphores, radars, etc.).

Quel rôle Djibouti joue-t-il ou peut-il jouer dans la stabilité de la Corne de l’Afrique, entre Somalie, Éthiopie et Yémen ?

Djibouti est un îlot de stabilité dans une région où la plupart des pays voisins sont soit en guerre, soit en crise, soit en proie à d’importantes tensions. Cette situation, préservée notamment par la clause de sécurité qui nous engage dans le cadre du Traité de coopération en matière de défense, est plus que jamais vitale aujourd’hui, non seulement pour la Corne de l’Afrique mais aussi pour tous ceux qui ont des intérêts dans la région ou dont les échanges commerciaux transitent par le détroit de Bab-el-Mandeb.

Mais Djibouti est encore plus que cela : c’est un acteur de la paix, un « faiseur de paix ». La préservation de la paix est au cœur de son identité comme en témoigne son histoire. Nous avons célébré récemment les 25 ans de la Conférence d’Arta qui avait jeté les bases d’une solution politique en Somalie, même si tant reste à faire. Membre de la Ligue arabe, de l’Union africaine et de la Francophonie, Djibouti est un pays qui a beaucoup d’influence sur la scène diplomatique régionale et même mondiale. L’élection, en février 2025, à la tête de la Commission de l’Union africaine, du ministre djiboutien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, en est une illustration. Aujourd’hui encore, Djibouti joue un rôle actif d’apaisement entre l’Ethiopie et l’Érythrée.

Djibouti a connu une croissance de plus de 6 % en 2024. Quels sont les secteurs porteurs de l’économie du pays et quels en sont les principaux défis ?

L’économie de Djibouti bénéfice de la situation géographique exceptionnelle du pays, de sa stabilité politique, monétaire et macro-économique et de la sécurité garantie par les bases étrangères. Son économie est entrée depuis les années 2000 dans une dynamique particulièrement forte, portée par une stratégie d’investissements d’avenir voulue par les autorités. Djibouti s’est développé grâce à l’activité portuaire et logistique qui en fait la porte d’entrée de l’Éthiopie et de l’Afrique de l’Est. C’est un modèle de hub régional. Les perspectives de croissance restent soutenues grâce à de nouveaux secteurs : le numérique, avec l’arrivée de 13 câbles sous-marins, ou encore les énergies renouvelables, en plein développement. Le pays est néanmoins confronté à deux grands défis : l’endettement, qui a atteint des niveaux difficilement soutenables, et le chômage, qui est très élevé, notamment pour les jeunes.

Quels sont aujourd’hui les grands axes de la coopération économique franco-djiboutienne ?

La coopération économique est d’abord le fait des entreprises. Pour sa part, l’État français est engagé sur deux dossiers très importants. Le premier concerne le financement et la construction du nouvel aéroport. Le Président de la République s’est engagé à ce que la France réalise le « tour de table » qui est en bonne voie de finalisation. Les entreprises françaises pourront ensuite participer pleinement à la phase de construction. Il y a ensuite différents programmes de coopération dans le domaine de la gouvernance des finances publiques (gestion budgétaire, fiscale, etc.), dans le secteur bancaire ainsi que des actions dans le cadre du GAFI(1) pour combattre notamment le blanchiment de capitaux, le financement des trafics et du terrorisme. Cela contribue directement à l’attractivité du pays pour les investisseurs.

Les entreprises françaises sont-elles encore bien implantées à Djibouti et si oui dans quels secteurs ?

Il y a de belles réussites. Outre les acteurs historiques, notamment dans le domaine logistique, on peut citer Rubis Energie qui vient de célébrer ses dix ans de présence dans la distribution pétrolière. Les groupes Veolia, Vinci et Eiffage mènent des projets d’envergure dans les secteurs de l’eau (dessalement), de l’assainissement, ou de la gestion des déchets. Des contrats significatifs ont également été signés en lien avec la base militaire. On pourrait aussi mentionner la BCIMR, filiale à du groupe Bred Banque Populaire (groupe BPCE) ou encore CMA CGM, acteur majeur du transport maritime et de l’activité portuaire, ou bien même Air France. Mais cela ne doit pas masquer une réalité que je veux changer : la France est globalement peu présente dans les grands projets d’investissements de Djibouti. Les entreprises françaises ont jusqu’à présent peu répondu à la formidable attente que nourrit Djibouti à l’égard de la puissance économique que nous représentons. Avec le MEDEF International et d’autres partenaires, je m’emploie donc à « vendre » Djibouti comme une destination d’investissement à fort potentiel. Les opportunités y sont réelles, le contexte est favorable. Il appartient aux acteurs français de saisir cette dynamique.

Quelle est la place actuelle du français à Djibouti ?

Le français y occupe une place de premier plan. Il est l’une des deux langues officielles du pays et demeure la langue de l’école. Tous mes interlocuteurs le maitrisent parfaitement et il reste largement utilisé en ville. L’Organisation internationale de la francophonie a ouvert à Djibouti un centre régional, compétent pour l’ensemble de l’Afrique. Le pays contribue activement à la promotion du français. Cela dit, cette situation n’est pas acquise. Le principal enjeu consiste à maintenir un enseignement de qualité et à encourager son usage parmi les jeunes qui s’orientent, davantage qu’autrefois, vers l’anglais, pour des raisons bien connues, ainsi que vers d’autres langues, comme l’arabe ou le chinois.

Comment l’ambassade et l’Institut français soutiennent-ils la francophonie et la culture française ?

L’Institut Français de Djibouti est un centre culturel de référence, synonyme d’apprentissage, de création et d’idées nouvelles. Outil indispensable de notre coopération et implanté de longue date, il incarne notre présence et nos valeurs. Il offre un espace où la culture djiboutienne dialogue avec la culture française, en s’adressant en premier lieu à la jeunesse. Un public nombreux et diversifié vient y visionner des films, assister à des conférences et admirer le talent d’artistes djiboutiens et internationaux. Sa médiathèque, très fréquentée, permet à des Djiboutiens de tous âges d’accéder à une vaste collection d’ouvrages en français. Au cours des deux dernières années, un programme dédié à la création a permis de soutenir les activités entrepreneuriales et l’expression artistique dans le secteur des Industries culturelles et créatives, dont la production audiovisuelle sous toutes ses formes. L’Ambassade appuie également de manière régulière le ministère de l’Education nationale et de la formation professionnelle de Djibouti (le MENFOP) grâce à la présence d’une experte technique internationale en charge de la francophonie. Nous pouvons aussi citer le projet des classes préparatoires aux grandes écoles qui permet à de jeunes djiboutiens de préparer les concours dans des conditions optimales. Cette initiative, menée en coopération avec de grands lycées en France, est une réussite exemplaire. Enfin, je veux souligner que Djibouti accueillera, en février 2026, la première cohorte de cadres éducatifs du Collège international de Villers-Cotterêts. Cet établissement est un engagement majeur du dernier sommet de la francophonie, et Djibouti est le pays choisi pour inaugurer ce programme.

Y a-t-il une demande croissante de formation en France ou de coopération universitaire ?

Oui, sans aucun doute. C’est un axe majeur de notre coopération. Les domaines concernés sont nombreux et, naturellement, la France, l’un des leaders mondiaux en matière de recherche scientifique, est pleinement engagée. L’ambassade soutient une coopération universitaire et scientifique très active avec Djibouti, et contribue à renforcer l’attractivité ainsi que le rayonnement international de la recherche française. La France accueille d’ailleurs un nombre croissant d’étudiants djiboutiens, parmi lesquels de nombreux doctorants.

Comment la jeunesse djiboutienne perçoit-elle la France aujourd’hui ?

Elle la perçoit de façon moins précise et, si j’ose dire, moins charnelle que ses aînés. C’est normal. La présence française a décru en termes relatifs et en termes absolus même. Mais la France reste un pays de référence, pour la langue, les études. Un pays qui, à vrai dire, n’est pas comme les autres. L’ambition, pour nous autres Français, est de continuer à faire rêver et à gagner les cœurs : la France a tant à dire, tant de choses dont elle peut être fière. Je crois que le lien, le « pacte séculaire » disait le général de Gaulle, entre la France et la liberté du monde n’est pas un vain mot. Nous pouvons rester la référence pour la liberté des peuples, la liberté d’opinion et l’émancipation individuelle. Le durcissement du monde, la fermeture des frontières, la contestation de la démocratie, la remise en cause d’un monde régulé sur la base du droit et des traités, la montée de tous les fondamentalismes donnent paradoxalement une place renouvelée à la France, patrie des Droits de l’Homme, pour délivrer son message. Je suis convaincu que la jeunesse djiboutienne saura l’entendre.

Djibouti, comme la France, a ratifié, en juillet 2025, l’Accord des Nations unies sur la biodiversité en haute mer (BBNJ). La France et Djibouti ont-ils des projets communs dans le domaine environnemental ?

C’est une très belle nouvelle que j’ai suivie de près. Nous l’avons célébrée ensemble à New-York, fin septembre 2025, au cours d’un événement dédié. La France et Djibouti coopèrent depuis plusieurs années sur l’action climatique et la protection de l’environnement. Nous avons ainsi contribué à créer l’Observatoire Régional de Recherche pour l’Environnement et le Climat.

L’Ambassade soutient actuellement un projet régional d’Alliance Doctorale pour l’Adaptation Climatique (ADAC), qui est piloté par le Centre d’Etude et de Recherche de Djibouti (CERD). Cette alliance doctorale regroupe des chercheurs de Djibouti, d’Ethiopie, du Kenya, de Somalie et de Tanzanie pour étudier les conséquences du changement climatique et les solutions d’adaptation. En octobre 2025, ces chercheurs sont venus à Djibouti dans le cadre d’une école doctorale pour analyser la situation du Grand Bara, une zone aride atour de laquelle se concentrent des activités agricoles et pastorales. Leurs recherches de terrain et leurs échanges avec les communautés et autorités locales vont permettre de développer des recommandations spécifiques pour soutenir l’adaptation climatique de cette zone.

Comment voyez-vous l’avenir de la relation franco-djiboutienne dans les dix prochaines années ?

Je vois un avenir radieux et ce n’est pas un vœu pieux ou de la naïveté émanant d’un ambassadeur qui vient d’arriver. Il y a tant à faire. Ainsi, avec des intérêts qui se rejoignent, une façon de voir le monde qui est proche, et des liens que j’ose qualifier d’affectifs entre nos deux populations, tous les voyants sont au vert pour que la relation se développe encore dans les prochaines années. Tous les secteurs sont concernés. Je crois que parallèlement au nouveau traité de défense, qui a évidemment un caractère très structurant dans la mesure où il traduit la confiance donnée, redonnée, de manière très explicite, publique et assumée, nous ouvrons un nouveau chapitre des relations bilatérales. Il y a de bonnes raisons de penser qu’il sera brillant, riche, couronné de succès partagés.

Dans un contexte africain où certains pays s’éloignent de la France, comment préserver la confiance et le partenariat avec Djibouti ?

Il faut se méfier des raisonnements assis sur de grandes généralisations. L’Afrique n’est pas un bloc homogène. Elle compte 54 pays et une immense diversité de contextes. La relation que la France entretient avec Djibouti est unique et exemplaire. Nous partageons, comme je l’ai dit, des intérêts communs, une histoire et une confiance mutuelle. La France n’a pas vocation à imposer un modèle, mais à bâtir un partenariat équilibré, respectueux et transparent. Djibouti, pays souverain, sait ce qu’il fait en choisissant – et en rechoisissant – la France. Le traité de défense récemment publié en ligne et accessible en deux clics – j’ai fait le test – en est une preuve : tout se fait au grand jour. C’est la meilleure garantie de confiance. Il ne s’agit donc pas de « préserver » une confiance qui serait en danger. Il s’agit plutôt de faire vivre la relation, dans un esprit de partenariat sincère et durable. Je suis profondément convaincu que nous sommes le partenaire idéal pour accompagner Djibouti dans le développement de ses missions régaliennes comme dans son développement économique et social. Être au rendez-vous des attentes djiboutiennes, telle est ma mission. Et je ne suis pas inquiet !

Peut-on dire que la relation entre la France et Djibouti est un modèle de partenariat post-colonial réussi ?

Je reste réservé sur les notions de « modèle » qui méconnaissent trop souvent les sous-jacents locaux et les contextes du moment. Quant au terme « post-colonial », il diffuse encore l’idée, malgré lui peut-être, que notre politique découlerait mécaniquement des faits historiques. Ce n’est pas le cas : les diplomates ont changé de logiciel depuis longtemps. Et quant aux acteurs sociaux-économiques, cela fait encore plus longtemps qu’ils sont passés à autre chose. Je préfère dire simplement que la relation est excellente. Qu’on s’en inspire ailleurs, pourquoi pas.

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