Seuls 31% des pêcheurs pensent travailler dans un « secteur d’avenir » et 45% jugent que la pêche est une activité créatrice d’emplois, selon une enquête réalisée du 20 au 26 mai auprès de 501 patrons-pêcheurs exerçant en France métropolitaine par l’institut de sondages Ipsos.
La moitié des pêcheurs pensent que leur activité va diminuer en 2014 par rapport à 2013.
Si à 60% les pêcheurs se disent confiants dans leur capacité à maintenir l’emploi existant, une large majorité (81%) ne pense pas pouvoir créer de nouveaux emplois.
La pêche traverse une certaine « morosité (…) à l’instar des autres secteurs économiques », mais au moment où l’enquête a été réalisée « ils n’avaient pas encore la bonne nouvelle (du fonds européen) FEAMP, dont l’enveloppe a été augmentée3, a commenté auprès de l’AFP Hubert Carré, directeur du Comité national des pêches, commanditaire du sondage.
Environ un quart des patrons-pêcheurs estime avoir besoin d’investir pour moderniser ou renouveler un ou plusieurs bateaux, mais pense qu’il n’en aura pas la possibilité avant au moins deux ans.
Deux tiers des pêcheurs estiment que leur secteur « fait beaucoup d’efforts pour améliorer son image ». « Après toutes les attaques que la pêche a subi depuis le Grenelle de la mer, les pêcheurs se sentaient criminalisés », estime M. Carré.
Une écrasante majorité (96%) de pêcheurs a l’impression d’avoir fait des efforts pour protéger l’environnement ces cinq dernières années. Diverses démarches sont concernées: améliorer la sélectivité de la pêche, réduire la consommation énergétique des bateaux ou bien participer à l’évaluation des stocks de poissons avec les scientifiques.
Une petite majorité (51%) des patrons-pêcheurs estime que la qualité des eaux s’améliore, mais ils sont 48% à juger que l’impact de l’environnement sur le cycle de vie des poissons se dégrade.
Enfin, si 94% des marins pêcheurs sont fiers de leur métier, ils sont plus d’un sur deux à juger leur profession « trop risquée ».
Plus des 70% d’entre eux choisiraient tout de même de nouveau de devenir pêcheur si c’était à refaire, mais seule une minorité (44%) conseillerait à un proche d’en faire autant.