Quatre navires étaient toujours à quai jeudi à Marseille et autant en Corse, au troisième jour de grève avec des taux de grévistes identiques aux deux premiers jours.
La direction a décompté 51,89% de personnels navigants grévistes et 23,35% de sédentaires, tandis que la CGT Marins (majoritaire) répertoriait 70% chez les navigants, Frédéric Alpozzo mettant en avant « le rapport de force » qu’engendre un tel chiffre, lors d’une manifestation avec d’autres salariés d’entreprises en lutte et des intermittents à Marseille.
« Plus la grève dure, plus elle met en péril la saison qui vient, ce qui n’est évidemment pas dans l’intérêt de la SNCM et de ses collaborateurs », a indiqué un porte-parole de la compagnie.
Vendredi après-midi à Paris doit se tenir un conseil de surveillance de la compagnie « avec des éléments financiers en débat qui peuvent mettre en jeu l’avenir de la compagnie », a expliqué le représentant CFE-CGC des officiers Pierre Maupoint de Vandeul.
Alors que les syndicats ont lancé cette grève par crainte d’un « démantèlement » de la compagnie maritime, le député de Haute-Corse et président du Conseil exécutif de Corse Paul Giacobbi a plaidé mercredi à l’Assemblée nationale pour « une solution de discontinuité devant le tribunal de commerce ». Une solution qui, selon lui, « peut seule, permettre, par la création d’une société nouvelle, d’annuler le passif des sanctions européennes ».
M. Giaccobi « a renoncé depuis longtemps à défendre le droit et les droits dans cette affaire, (…) il est dans le reniement à son tour avec » le secrétaire d’Etat aux Transports Frédéric Cuvillier, a fustigé la CFE-CGC dans un communiqué jeudi soir.
« Nous devons trouver des solutions qui nous permettent d’éviter que la SNCM ne soit pas dans un entre-deux crises permanent », a répondu M. Cuvillier à M. Giaccobi, affirmant « avoir engagé une négociation avec la Commission européenne ».