L’indice phare du marché des frets, le Baltic Dry Index (BDI), moyenne des tarifs pratiqués sur 24 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a terminé vendredi à 774 points, contre 662 points une semaine plus tôt, soit un rebond d’environ 17%.
Depuis mi-juillet, il avait abandonné quelque 500 points (soit une dégringolade estivale de 43%), plombé tout à la fois par un nombre trop important de navires et le ralentissement de la croissance économique aux Etats-Unis, en Europe et en Chine.
Ce rebond de l’indice BDI s’explique principalement par une solide remontée des prix dans la catégorie des plus gros navires, les Capesize — cargos que leur taille imposante oblige à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance.
« Enfin! on a finalement vu l’activité reprendre et les tarifs se redresser, en particulier sur les routes maritimes entre l’Australie et la Chine (respectivement premier exportateur et principal consommateur de minerai de fer, ndlr) », grâce à un regain d’activité des groupes miniers, « ce qui envoie un signal positif » aux investisseurs, ont expliqué dans une note les experts de l’agent maritime Fearnleys.
Le Baltic Capesize Index (BCI), qui compile les tarifs des Capesize, s’est ainsi nettement renforcé en finissant vendredi à 1.584 points, à son plus haut niveau depuis fin mai, contre 1.204 points une semaine plus tôt, soit une envolée hebdomadaire de 31%.
En revanche, le Baltic Panamax Index (BPI) — qui concerne sept routes, la plupart pour les céréales, empruntées par des navires adaptés aux dimensions du canal de Panama –, restait à la traîne: il a fini vendredi à 467 points, un nouveau plus bas depuis décembre 2008, contre 502 points sept jours auparavant.
Victime des mauvaises perspectives de récoltes en raison de la sécheresse aux Etats-Unis et en Russie, le BPI s’est écroulé de plus de 50% en l’espace de deux mois.
« Les tarifs sont tombés bien en-dessous des niveaux permettant de couvrir les frais opérationnels des propriétaires », poussant certains « à jeter l’ancre » plutôt que laisser naviguer leurs navires à perte, rappelait-on chez Fearnleys.
« Les échanges continuent d’être limités sur le marché du Panamax, pénalisés par le manque de besoins (de transports) et la surabondance de navires disponibles », et « les incertitudes planant sur la zone euro comme les fragilités de la santé économique chinoise contribuent à alimenter cette tendance » à la baisse des prix du fret, a renchéri la maison de courtage BRS.
De leur côté, les tarifs des frets pétroliers se sont légèrement repris la semaine dernière, dans un marché cependant toujours plombé par la surcapacité de la flotte disponible.
L’indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, a terminé vendredi à 642 points, contre 634 points une semaine plus tôt.
L’indice Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.) a fini la semaine à 639 points, contre 592 points une semaine auparavant.