Déjà opposés à cette technique « particulièrement néfaste aux écosystèmes marins », les députés du groupe écologiste, emmenés par Laurence Abeille, le sont « encore plus après la publication par plusieurs ONG, la semaine dernière, d’une analyse des données rendues publiques de l’Ifremer », l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer.
« Cette analyse prouve ce que les écologistes dénoncent depuis longtemps: le chalutage en eaux profondes est un secteur très faible sur le plan économique -une douzaine de chalutiers en France-, mais qui a un impact très fort sur la biodiversité marine et sur la survie d’espèces menacées d’extinction », ont-ils souligné.
Elle montre que « les prises accessoires sont massives et concernent des espèces menacées d’extinction ». Les requins évoluant en eaux profondes, interdits de capture et de débarquement, ont ainsi représenté 6% des captures totales des chalutiers français pêchant en eaux profondes et plus de 30% des rejets totaux en 2012.
La France avait jusqu’au 15 juillet pour confirmer auprès de la Commission européenne sa position sur le règlement relatif à la pêche profonde. La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a transmis à la commission les données de l’Ifremer en demandant « d’accélérer l’expertise pour prendre une décision », tout en reconnaissant que le chalutage profond pose « de graves problèmes environnementaux », selon le communiqué des députés écologistes.
S’ils saluent la volonté de Mme Royal de se pencher sérieusement sur ce problème, ces parlementaires jugent que « la seule décision de bon sens est d’interdire cette méthode de pêche ».