Le développement économique et l’emploi seront au coeur de sa première visite présidentielle sur l’île de la Réunion. Près de 30% des Réunionnais sont au chômage, 60% même parmi les jeunes, tandis que 42% de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2010.
Le ton de la visite de François Hollande sera donné dès son arrivée sur l’île par une rencontre avec des jeunes de Saint-Joseph en compagnie du député-maire (PS) de cette commune, Patrick Lebreton, qui a récemment proposé 25 mesures pour favoriser l’accès des Français des outre-mer aux marchés locaux de l’emploi.
François Hollande rejoindra ensuite le nord de l’île en hélicoptère pour visiter l’usine de sucre de canne de Bois-Rouge, considérée comme l’une des plus innovante au monde. Puis il posera la première pierre de l’extension du principal port de La Réunion, qui occupe une position stratégique au carrefour des lignes maritimes vers l’Asie, l’Afrique, l’Europe et l’Amérique du Sud.
Ce vaste chantier vise à faire de Port Réunion un « hub » de transbordement régional en lui permettant d’accueillir des porte-conteneurs de dernière génération. Le président de la République sera accompagné à cette occasion de Rodolphe Saadé, vice-président de l’armateur français CMA CGM, numéro trois mondial du transport de conteneurs.
Après un discours dans la soirée devant les élus de l’île, toujours centré sur les questions économiques et d’emploi, puis un petit-déjeuner avec des chefs d’entreprise samedi matin, François Hollande s’envolera pour les Comores où il rejoindra le 4e sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) qui réunit Madagascar, les Seychelles, Maurice, les Comores et la France, pour évoquer l’intégration de Mayotte et de La Réunion dans leur environnement régional, mais aussi les questions de sécurité, comme la piraterie.
– Première visite présidentielle aux Comores depuis 1990 –
Lors de cette escale de quelques heures, première visite présidentielle française dans l’archipel depuis celle de François Mitterrand en 1990, François Hollande rencontrera l’ensemble des dirigeants des Etats membres de la COI, à commencer par son homologue comorien Ikililou Dhoinine.
Séparée par un bras de mer de 70 km de large, Mayotte, la quatrième île de l’archipel des Comores administrée par la France depuis l’accession du territoire à l’indépendance en juillet 1975, est toujours revendiquée par Moroni. Mais « plutôt que se focaliser à l’infini sur ces problèmes de souveraineté », Paris entend engager un « cercle vertueux » avec les Comores pour régler les « vrais problèmes » comme celui des liaisons aériennes entre la France, où réside une très importante diaspora comorienne, et l’immigration illégale des Comoriens qui fuient la misère dans leur pays pour rejoindre Mayotte.
Des dizaines d’entre eux périssent chaque année dans le naufrage de leurs d’embarcations de fortune, les kwassa kwassa, en tentant de traverser le bras de mer.
François Hollande rejoindra dans la soirée Mayotte, dernière étape de ce périple dans l’océan Indien pour y évoquer, selon l’Elysée, « la départementalisation en marche ». Il visitera le bataillon du service militaire adapté (SMA) qui accueille plusieurs centaines de jeunes, souvent sans formation pour les préparer aux métiers de la menuiserie, de la plomberie, de l’aquaculture ou de la sécurité, ou le centre universitaire de Mayotte et inaugurera le pôle mère-enfant et le SAMU du centre hospitalier de Mamoudzou et la nouvelle aérogare de l’aéroport international.