La direction de la compagnie a décidé le 21 septembre d’immobiliser ses huit bateaux jusqu’à nouvel ordre, en raison de mouvements de grève de son personnel navigant (hors officiers), qui a de son côté voté la reprise du travail.
« Notre plan n’est plus amendable mais il peut encore être signé », assure Jean-Marc Roué, dans des propos rapportés sur le site internet du quotidien régional Ouest-France, en assurant que « nous avons fait toutes les avancées possibles par rapport à notre plan de retour à la compétitivité présenté le 8 juin ».
« Nous avons atteint les limites économiques supportables. Nos actionnaires ont perdu 70 millions d’euros, dont 10 millions cette année. On ne peut pas continuer sans réagir », a-t-il affirmé.
« Je ne vois pas pourquoi je remettrai en route une boutique qui dans quelques mois sera en situation de dépôt de bilan si ce plan de retour à la compétitivité n’est pas signé », indique-t-il.
La Brittany Ferries, qui dessert la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne et dont le capital est détenu majoritairement par la coopérative agricole Sica de Saint-Pol-de-Léon (Finistère), est confrontée à des difficultés financières depuis plusieurs années.
Selon M. Roué, les actionnaires « ne lâcheront pas Brittany » mais « une chose est certaine, il est hors de question d’engager l’avenir des coopératives agricoles pour une filiale (Brittany) qui ne leur a rien rapporté en 40 ans ».
S’exprimant sur l’absence de la direction de la Brittany Ferries à une table ronde vendredi au ministère des Transports sur l’avenir de l’entreprise, M. Roué a affirmé « c’est parce que je ne souhaitais pas être la cible des discussions. De plus, je n’avais pas à discuter avec des représentants syndicaux qui, pour moi, ne représentent plus rien chez nous », a-t-il indiqué.
Début juin, l’entreprise avait annoncé la suppression de plusieurs traversées avant et après-saison et la mise en place d’un plan de retour à la compétitivité, avec réduction de coûts salariaux et suppression de certains avantages. Cette annonce avait provoqué un mouvement social.
La prolongation de ce conflit pourrait mettre en danger l’avenir de la compagnie qui bat pavillon français et compte 2.500 salariés.